Le congrès fondateur d’Europe Ecologie-les Verts débute vendredi. Daniel Cohn-Bendit a choisi de boycotter l’évènement. Cécile Duflot sera sans grande surprise reconduite à la tête du Parti. En toile de fond du congrès, la bataille pour désigner leur candidat à la présidentielle. Le climat s’annonce incertain à La Rochelle pour une formation habituée au tumulte des vagues.
Un absent de marque
C’est après un vote interne controversé qui a réglé par avance la reconduction de leur dirigeante Cécile Duflot que les écologistes se réunissent ce week-end. Daniel Cohn-Bendit n'a pas digéré le large désaveu de sa motion interne dimanche dernier.
Critiquant un mode de développement trop calqué sur celui des Verts, le fondateur d’EELV, a dit déplorer que seuls 6.500 des 17.000 militants inscrits pour le vote aient jugé utile de participer, en raison de certaines règles, qui à ses yeux ont vidé de sens le scrutin. "Dany" a toutefois assuré qu’il ne coupait pas les ponts avec le parti.
Cécile Duflot veut rassembler
Cécile Duflot sera logiquement reconduite dans ses fonctions à La Rochelle, avec ou sans les "cohn-bendistes". Mais "le score très important de Cécile ne fait pas changer d'une virgule notre volonté de rassemblement", a assuré Alexis Braud, un proche de Cécile Duflot. Si une première réunion "inter-motions" s'est tenue mardi soir en vue d'une fusion de listes, les tractations devraient durer jusqu'à samedi matin afin de trouver une "motion de synthèse" et une nouvelle direction à EELV.
"On va ouvrir et proposer des places au Bureau exécutif, mais on gardera les fonctions régaliennes", a cependant prévenu Jean-Vincent Placé, soulignant que "la campagne a laissé des traces" et que certains délégués sont très remontés contre la motion Cohn-Bendit".
Hulot gagnerait du terrain
En marge de ces questions d’appareil interne, Cécile Duflot devra dans le même temps arbitrer l'élection primaire. Eva Joly et Nicolas Hulot, les deux candidats principaux, viendront faire campagne ce week-end avant de s’affronter à partir de lundi.
Officiellement, la direction du parti est neutre et les deux candidats au coude à coude. Mais en coulisses, le vent semble tourner en faveur de Nicolas Hulot. "Il fait un sans fautes", a confié à Europe 1 un cadre dirigeant. Une référence à la clarification par Nicolas Hulot de sa position sur le nucléaire et de son ancrage à gauche. Deux conditions indispensables pour les militants.
L’ex-animateur semble avoir aussi convaincu par le style, analyse un de ses soutiens, Christophe Rossignol. "Il fait une campagne extrêmement positive, il ne veut pas entrer dans les bisbilles de la primaire (…), et puis on avait peut-être une image un peu fausse de lui, de quelqu’un de très connu et au contraire il est extrêmement humble", a expliqué au micro d’Europe 1 le conseiller régional du Centre. La primaire sera donc bel et bien au centre des discussions de ce congrès.