Convoqué à la brigade financière, Tapie est convaincu que l’Elysée est derrière ses problèmes judiciaires.
L’INFO. Lundi matin, Bernard Tapie était convoqué à la brigade financière de Paris pour y être interrogé sur l’arbitrage qui lui a permis d’empocher 403 millions d’euros, a révélé le Journal du Dimanche. L’homme d’affaires pourrait être placé en garde à vue, laquelle pourrait durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures. Il risque ensuite une présentation devant les juges et une éventuelle mise en examen. Pourtant, Bernard Tapie ne s’inquiète pas.
>> Mise à jour : lundi 10h30 > Bernard Tapie a finalement été placé en garde à vue
"J’en ai rien à foutre". Cette convocation, l’ancien président de l’Olympique de Marseille - qui se dit en pleine forme, sans que l’on sache si cela tient de la posture ou de la réalité -, commence par la minorer. "Qu’est-ce que vous croyez ? Des rendez-vous comme celui là, j’en ai eu sept avec Eva Joly. Résultat : six non lieu et une relaxe", argumente-t-il auprès d’Europe 1, avant de conclure, avec ce phrasé qu’on lui connaît : "même système, même procédure, j’en ai rien à foutre…"
"Vous allez voir ce que je vais leur mettre". Remonté, Bernard Tapie est persuadé que les juges ne trouveront rien. "Sur le fond, je ne suis pas inquiet. Je me demande bien ce qu’ils peuvent trouver". Un optimisme qu’il justifie par le silence de François Pérol, l’ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée, qui a été discrètement entendu comme témoin la semaine dernière. "S’il y avait quelque chose à trouver, François Pérol aurait parlé la semaine dernière", estime-t-il.
"Je suis copain avec Taubira". Bernard Tapie, qui s’est à l’époque rendu plusieurs fois à l’Elysée, a-t-il bénéficié d’appuis d’amis politiques ? Il sera notamment questionné sur le rôle de Jean-Louis Borloo, éphémère ministre de l’Économie en 2007, qui nie avoir été à l’initiative de l’arbitrage. "C’est complètement faux, a affirmé le patron de l’UDI au JDD. Et contrairement à ce qui est dit, je ne suis plus un 'proche' de Tapie depuis 1987".
Si les liens qui l’unissent à Jean-Louis Borloo restent donc à prouver, il est une amie que Bernard Tapie ne cache pas. "Moi je suis copain avec Taubira. Je ne l’ai pas appelé une fois depuis le début de l’affaire", assure-t-il, estimant encore que les juges "vont aller [le] chercher sur Estoup", un des trois arbitres, à qui il a un jour dédicacé un livre. Parce ce dernier a tenté de faire pression sur le juge d’Aix-en-Provence en charge de l’affaire des comptes de l’OM en 1998, comme l’a avancé Le Monde ? "De toute façon j’espère qu’il va y avoir un recours. Vous allez voir ce que je vais leur mettre", rétorque le comédien.
Selon un de ses proches, Bernard Tapie est convaincu que l’Elysée et le gouvernement sont derrière tous ses ennuis judiciaires, mais pour atteindre un autre homme. "Ils se servent de moi pour éliminer Sarkozy", aurait-il confié.