Daniel Cohn-Bendit n'a jamais caché ses différends avec son parti. Mais cette fois, le député européen EELV va plus loin. Il a annoncé dimanche sur i>TELE qu'il "mettait sa participation" au mouvement écologiste "entre parenthèses provisoirement", en raison de son "incohérence totale" sur le traité budgétaire européen.
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Il a estimé que le conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts, qui s'est prononcé samedi contre le pacte, avait été "dramatiquement nul". "Ce n'est plus Europe Ecologie-Les Verts, c'est les Verts", a-t-il jugé, précisant que le mouvement faisait preuve d'une "incohérence totale" car "voter contre le traité et pour le budget, c'est n'importe quoi" avant d'ajouter : "entre Europe Ecologie et moi maintenant, c'est une histoire terminée".
"Dérive politique"
"Dany le rouge" a déploré le manque de "cohérence" qui est, selon lui, "pas leur problème", en faisant valoir que si l'on vote contre le traité, il faut voter contre le budget, et donc sortir du gouvernement. Une allusion à Pascal Canfin, ministre délégué au Développement et Cécile Duflot, la ministre du Logement.
"J'ai mis ma participation à ce mouvement entre parenthèses provisoirement", a-t-il poursuivi, en précisant toutefois qu'il allait "discuter" et qu'il ne "prendrait pas une décision seul". Trois possibilités se présentent désormais: "l'immigration intérieure -être dedans mais ne plus rien dire et ne plus rien faire avec eux- sortir ou (...) créer autre chose", a-t-il développé.
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Interrogé par BFMTV, il a précisé qu'il "suspendait" sa participation à EELV car il "ne veut pas cautionner cette dérive politique". "Ils veulent le beurre, l'argent du beurre et les beaux yeux de la fermière", mais "pas sa cotisation".
77 voix contre 24
Ces déclarations font suite à la décision du Conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) qui s'est prononcé samedi contre la ratification du traité budgétaire, recommandant aux parlementaires écologistes de voter en conséquence. Il sera examiné début octobre au Parlement.
La motion se prononçant contre cette ratification a été adoptée à une large majorité, par 77 voix contre 24 et huit votes blancs. Pour autant, il est impossible samedi de préjuger du vote des députés et sénateurs écologistes.