François Hollande doit-il revoir sa copie ? En proposant de recréer au cours du prochain quinquennat les "60.000 à 70.000" postes supprimés dans l'Education nationale depuis 2007, François Hollande s'est attiré vendredi les foudres du ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, qui a jugé "irresponsable" le député de Corrèze. Dimanche, c'est sa rivale dans la course à la primaire socialiste, Martine Aubry qui en a rajouté une couche.
Aubry ironise
La maire de Lille s'est d'abord dite "contente" que son rival à la primaire ait selon elle "changé d'avis" et "qu'il fasse maintenant de l'éducation une priorité". "Il y a encore quelques jours, il disait vouloir sanctuariser le budget de l'éducation à ce qu'il est aujourd'hui", a taclé la socialiste, en marge de l'université de rentrée du PS du Nord, organisée dans la métropole lilloise.
Mais l'ancienne ministre de l'Emploi ne s'est pas arrêtée là, jugeant insuffisante sur le fond la proposition de François Hollande. "Remettre des enseignants oui, mais en remettre en priorité là où il y en a besoin, la réponse est donc un peu plus complexe", a estimé Martine Aubry qui juge qu'"il faut des moyens et des enseignants", mais "également des psychologues et des éducateurs pour les consolider dans leur tâche".
Le député de Corrèze avait promis vendredi d'arrêter "l'hémorragie que représente la règle du non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite" s'il était élu en 2012.
Une proposition trop simpliste ?
Martine Aubry a par ailleurs considéré que la "réponse" de François Hollande "ne répondait pas à l'ambition du pacte éducatif" qu'elle veut mettre en place pour "refonder profondément l'école", sur lequel elle "travaille depuis deux ans".
"La refondation de l'école, c'est bien sûr remettre des enseignants et des moyens, mais aussi adapter l'école à chaque enfant qui est en face de nous", a conclu l'élue socialiste.
A noter que les engagement de François Hollande vont au-delà des préconisations de la fondation Terra Nova, proche du PS. Dans un rapport sur l'école 2012, elle prône de réinvestir fortement dans le primaire et l'éducation prioritaire, en créant notamment 10.000 postes par an durant le quinquennat dans l'Education nationale.