François Hollande a pris vendredi un engagement ambitieux concernant l'Education nationale. Favori de la primaire socialiste selon les derniers sondages, le président du Conseil général de Corrèze a "fait la proposition de faire une loi de programmation qui permettra de récréer des postes sur les cinq ans. On créera les 60.000 à 70.000" postes supprimés depuis 2007 par Nicolas Sarkozy.
Le candidat socialiste en a fait l'annonce lors d'une conférence de presse à Soissons, dans l'Aisne. Pour le financement, François Hollande a précisé que les suppressions rapportaient "250 millions par an". Il imagine compenser ces pertes de revenus avec le coût de la TVA sociale – "3 milliards" –, et les exonérations des heures supplémentaires – "4,5 milliards d'euros".
Ambitieux, il a même ajouté que s'il y avait "plus de moyens et plus de croissance, on pourrait peut-être en mettre davantage".
"Hollande est complètement déphasé"
Rapidement, les ministres Luc Chatel et Valérie Pécresse ont considéré cette proposition comme "irresponsable" et "irréaliste".
"Au moment où tous les pays du monde sont engagés dans la maîtrise de leurs dépenses publiques et dans la baisse de leurs déficits et de leurs dettes, M. Hollande propose à nouveau les vieilles recettes de la fuite en avant budgétaire", a dénoncé Luc Chatel. "Il révèle son vrai visage, puisque je rappelle qu'il est à la tête du département de France le plus endetté", a ajouté le ministre.
Les engagements pris par François Hollande, traité de "complètement déphasé" par Luc Chatel, vont au-delà de ce que suggère la fondation Terra Nova, proche du PS. Dans un rapport sur l'école 2012, le think tank prônait de réinvestir fortement dans le primaire et l'éducation prioritaire, en créant notamment 10.000 postes par an durant le quinquen