Le candidat du MoDem a affiché sa volonté : refaire de l'éducation française l'une des meilleures au monde. François Bayrou, qui s'est exprimé samedi lors du discours de clôture du deuxième des quatre forums de sa campagne, a dévoilé ses trente orientations sur l'Education.
"Nous avons l'intention d'installer le verbe instruire au cœur de la campagne électorale comme nous avons installé le verbe produire", a proclamé François Bayrou en ouverture des débats. "Ces deux verbes sont intimement liés" car "il n'y a pas de réarmement productif du pays si, en même temps, il n'y pas un réarmement éducatif. L'un soutient l'autre", a-t-il justifié.
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50% du temps scolaire consacré à la langue française
Contre la "réformite" de ses concurrents et prédécesseurs, l'ex-ministre de l'Education a opposé "un plan de progrès continu à long terme". Son objectif : "faire entrer l'école française dans les cinq ans les dix premières du classement international pour la compréhension de l'écrit, du calcul, des connaissances scientifiques et de la lutte contre les disparités sociales".
Parmi ses priorités figure la maîtrise des fondamentaux : "je proposerai que tant que cela est nécessaire, 50% du temps scolaire à l'école primaire soit consacré à la maîtrise de l'écrit et à la langue française". "Aucun élève ne doit entrer au collège sans qu'il soit garanti qu'il maîtrise la lecture et l'écriture. Et, s'il est en défaut, une pédagogie adaptée doit lui permettre de reconstruire son rapport à l'écrit", a-t-il ajouté.
Pour les élèves "en situation de rejet de l'école", "un collège hors les murs" avec des "pédagogies adaptées doit permettre une reconstruction", a-t-il dit sans en préciser la forme.
Parmi ses autres propositions figurent une révision des rythmes scolaires avec pas plus d'une trentaine d'heures par semaine, devoirs compris et la création baccalauréat d'excellence, à la fois littéraire et scientifique.
Il prend ses distances avec Hollande
C'est la raison pour laquelle, le leader candidat, qui a fait de la lutte contre l'endettement sa marque de fabrique en proposant notamment de geler les dépenses de l'Etat pendant deux ans, fera une exception pour l'Education dont il maintiendra "les moyens existants".
Mais la question des moyens "n'est pas la question clé", a-t-il estimé prenant ses distances avec François Hollande dont il juge peu réaliste la proposition de 60.000 postes supplémentaires. Toujours soucieux d'équilibre dans ses critiques, il a taclé sans le nommer Nicolas Sarkozy qui entend redéfinir le métier et les missions des enseignants, suggérant qu'ils pourraient "accepter d'être plus présents dans les établissements" au delà des 18 heures de classe hebdomadaires réglementaires pour les professeurs certifiés et des 15 heures pour les agrégés.
"Ceux qui mettent en accusation" les enseignants "disant qu'ils ne travaillent pas assez, ne tiendraient pas deux heures en face d'une classe de collège", a-t-il lancé, en se disant opposé à la remise en cause du décret de 1950 qui définit leur statut. "La définition du temps de travail est légitime".