Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a redouté vendredi que l'escalade de la situation en Egypte ne profite aux mouvements extrémistes et exhorté toutes les parties à faire leur possible pour désamorcer la tension. "(...) l'Egypte a toujours été depuis très longtemps une espèce de garant de la paix là-bas, c'est très, très, très inquiétant", a dit sur RTL le chef de la diplomatie française.
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"C'est une raison supplémentaire de demander une décélération, une retenue maximale. Sinon, le risque c'est effectivement que ce soit des mouvements extrémistes qui récupèrent toute la tension et ça serait d'une gravité extrême. "Il faut aller vers une décélération et que le pouvoir fasse des gestes et, en même temps, que les manifestants aient un devoir de manifester pacifiquement", a ajouté le ministre.
Laurent Fabius a précisé que l'ambassade et les institutions françaises restaient fermées. "On n'a pas donné l'ordre d'évacuation mais nous allons voir comment la situation évolue", a-t-il poursuivi, précisant que des instructions ont été données pour les ressortissants français ne s'aventurent pas dans les rues et restent chez eux.
L'Egypte se prépare ce vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire, à une nouvelle journée de violences en raison de l'appel des Frères musulmans à manifester dans la rue deux jours après un assaut sanglant des forces de l'ordre contre des sit-in islamistes. Le gouvernement intérimaire a, quant à lui, fait savoir jeudi que l'armée ouvrirait le feu sur quiconque prendrait pour cible la police ou les institutions publiques.