L'INFO. La campagne des départementales bat son plein. Et son déroulement ne plait pas à tout le monde. Dans Le Figaro, François Fillon a ainsi dénoncé vendredi "la campagne hystérique" menée selon lui par Manuel Valls pour "faire monter le vote extrémiste". Le Premier ministre lui a répondu lors d'un meeting, jeudi soir à Tulle, un département symbolique, susceptible de basculer à droite.
"Je ne veux pas polémiquer avec François Fillon". "Ce n'est pas une campagne hystérique, c'est une campagne de convictions, de volonté, parce que j'aime mon pays et que je veux que ce pays aille de l'avant et soit davantage fier de lui-même', a-t-il lancé à la tribune, avant de s'adresser plus précisément à l'ancien Premier ministre : "moi, je ne veux pas polémiquer avec François Fillon, pour qui j'ai du respect. Il a été Premier ministre, il mène une campagne seul et isolée, dans l'ombre de Nicolas Sarkozy. Je le regrette parce que sa voix, peut-être, manque au débat national." Voilà pour la politique politicienne et la bataille des petites phrases.
"La Corrèze ce n'est pas plié". Si, à trois jours du scrutin, Manuel Valls s'est arrêté dans ce département arraché à la droite aux cantonales de 2008 par François Hollande, c'est que le risque d'un basculement à droite est réel. La gauche part en effet divisée - les communistes se sont alliés avec les écologistes - et une forte abstention est redoutée. Mais le Premier ministre y croit encore : non, "la Corrèze, ce n'est pas plié", a-t-il assuré devant les militants. "Ça se jouera à un ou deux cantons", assure Bernard Combes, maire de Tulle et proche de François Hollande.
"Je sens quelque chose qui change". Alors que les sondages donnent tous le FN en tête et le PS largement à la traîne, Manuel Valls a assuré sentir "un frémissement". Lui, il y croit. "Je sens quelque chose qui change, je crois que les électeurs de gauche sont conscients de l'enjeu pour l'avenir des départements, de l'enjeu par rapport à l'extrême droite", a-t-il estimé, avant de se laisser aller à une petite blague concernant son avenir à Matignon après les élections départementales. "J'ai eu la "consécration absolue pour un Premier ministre" : "quand on est autorisé à tenir meeting à Tulle, c'est qu'on va rester longtemps!", s'est-il amusé.
Une petite blague, mais pas de pause pour autant. Manuel Valls acheva en effet sa tournée électorale vendredi par deux déplacements dans la Drôme et l'Ardèche, deux départements qui, comme la Corrèze, risquent de basculer à droite le 29 mars prochain.
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