Les élections cantonales sont désormais dénommées "élections départementales". C'est la première fois qu'elles sont organisées dans toute la France sous cette appellation, avec un mode de scrutin totalement inédit - un homme et une femme par canton - et dans des circonscriptions entièrement redessinées. Europe 1 vous dit tout ce qu'il y a à savoir avant d'aller voter dimanche.
• Qui est concerné et qui est candidat?
Ces élections désigneront 4.108 conseillers départementaux. Jusqu'ici appelés conseillers généraux et renouvelés par moitié tous les trois ans, ils sont désormais tous élus en même temps, toujours pour six ans. Il existe néanmoins quelques exceptions : le scrutin ne concerne ni Paris - où le conseil municipal fait aussi office de conseil départemental -, ni la métropole de Lyon, qui exerce aussi depuis le 1er janvier les missions d'un conseil départemental. Outre-mer, Guyane et Martinique, qui deviendront des collectivités territoriales uniques au 1er janvier 2016, ne voteront pas non plus.
Il y a 18.194 candidats sur la ligne de départ soit, en moyenne, 4,4 "binômes" par canton. On note notamment la présence de 17 candidats âgés de seulement 18 ans, mais aussi de 23 affichant plus de… 90 ans !
• Pourquoi le mode de scrutin change ?
Dans chaque canton, les candidats se présentent en binôme, obligatoirement composé d'un homme et d'une femme, avec un suppléant de même sexe pour chacun. Conséquence, le nombre d'hommes et de femmes sera égal dans chaque assemblée départementale. C'était d'ailleurs l'objectif de la loi du 17 mai 2013 défendue au parlement par Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur. "A notre connaissance, il n'y a pas de mode de scrutin exactement identique", dit-on au ministère de l'Intérieur.
Pour être élu au premier tour, le binôme doit obtenir au moins la majorité absolue des suffrages exprimés (plus de 50%) et un nombre de suffrages égal à au moins 25% des électeurs inscrits. Si aucun binôme n'est élu dès le 1er tour, les deux binômes arrivés en tête au premier tour peuvent se maintenir. Les binômes suivants peuvent se maintenir seulement s'ils ont obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 12,5% des électeurs inscrits.
• Pourquoi une nouvelle carte des cantons ?
La carte des cantons a été redessinée après un travail d'un an, et validée entièrement par le Conseil d'Etat, malgré plus de 2.000 recours, tous rejetés. La délimitation de près de trois cantons sur cinq n'avait pratiquement pas bougé depuis... Napoléon. Conséquence : dans la moitié des départements, le nombre des électeurs par canton variait dans une proportion de 1 à 10 ou plus.
La nouvelle carte vise à ce que la population de tous les cantons soit, sauf exceptions justifiées, proche de la moyenne des cantons du département. La nouvelle carte comporte désormais 2.054 cantons, au lieu de 4.035 jusqu'ici. Outre un meilleur équilibre démographique, il s'agissait d'éviter que le doublement du nombre d'élus par canton (de un à deux) entraîne un doublement du nombre total d'élus.
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