L’INFO. Il y a cinq jours seulement, Michel Sapin, ministre du Travail, disait "comprendre ceux qui n'y croient pas". Mais mardi, François Hollande l’a affirmé : inverser la courbe du chômage, "ce n'est pas simplement un problème de conviction, c'est une volonté, un objectif et je m'y tiendrai", a martelé le président français au cours d’une conférence de presse aux côtés du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, reçu à l'Elysée.
>> Et dans votre région, où en est le chômage ?
La croissance espérée. Point de lutte contre le chômage sans retour de la croissance, même si tous les prévisionnistes sont pessimistes. "Pour être durable" l'inversion de la courbe "devra être alimentée par la croissance, d'où la bataille que j'engage au plan national mais aussi au plan européen, pour ce retour de la croissance", a admis le président français. "Depuis 5 ans, sur les 60 mois, il y a eu 52 mois de hausse et 8 mois de baisse. Le chômage a augmenté d'un million et parmi les causes, c'est la croissance nulle qui fait qu'il y a cette augmentation continue des demandeurs d'emplois", a noté François Hollande.
Le chiffre. François Hollande a fait cette déclaration quelques heures seulement après la publication par le ministère du Travail des chiffres du chômage pour le mois de février. Et les nouvelles ne sont pas bonnes sur le front de l’emploi. Mois après mois, la situation se dégrade. Il s'agit ainsi de la 22e hausse consécutive. Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) a progressé de 0,6% en février 2013, après une hausse de 1,4% en janvier (0,7% en prenant en compte la réforme des radiations.) Le nombre de chômeurs de cette catégorie s'élevait ainsi à 3.187.700 à la fin du mois dernier, soit une hausse de 10,8% sur un an.
>> Chômage : les chiffres à retenir sont ici.
Inverser la courbe du chômage cette année, est-ce possible ? Malgré les moyens déployés, il est bien difficile de croire à une inversion des courbes cette année. La croissance française est actuellement de 0 %, ce qui signifie qu'entre les jeunes qui entrent sur le marché du travail et les plans de licenciement, 300.000 chômeurs supplémentaires devraient faire leur apparition cette année. Or, dans le meilleur des cas, les dispositifs d'emplois aidés mis en place par les socialistes ne créeront que 120 à 150.000 emplois. Insuffisant, donc, d'autant que pour que l'économie recommence à créer de l'emploi, il faut une croissance minimale de 1,5 %, un chiffre qui ne sera même pas atteint en 2014, selon les prévisions actuelles.