Nicolas Sarkozy était mardi matin à Bobigny pour présenter son plan de lutte pour l'emploi, auquel il va consacrer 500 millions d’euros. Les priorités sont claires : le renforcement de la formation en alternance et des moyens supplémentaires contre le chômage de longue durée.
Le chef de l’Etat a ainsi confirmé la mise en place d'un système de bonus-malus pour encourager la formation en alternance dans les entreprises. Le gouvernement va pour cela relever de 3 à 4% le quota des jeunes en formation imposé aux entreprises de plus de 250 salariés. En contrepartie, des allègements de charges seront offert à celles qui dépassent ce nouveau quota. Cet allègement de charge prendra la forme d'un bonus de 400 euros par contrat.
2.000 euros pour l’embauche de seniors
"Je crois que ce système est un système pertinent qui va pouvoir ouvrir les entreprises aux jeunes", s’est réjoui Nicolas Sarkozy. Le président de la République a cité en exemple l'Allemagne où "deux tiers des jeunes sont formés en alternance", contre un tiers en France.
Les seniors ne sont pas oubliés dans ce plan pour l’emploi. Une aide de 2.000 euros financée par l'Etat sera également versée aux entreprises qui embaucheront un chômeur de 45 ans et plus. Mais pas tous les chômeurs. Ne seront concernés que les demandeurs d'emplois en contrat de professionnalisation, un dispositif qui permet au salarié embauché de partager son temps entre l’entreprise et une formation à l’extérieur.
Ces 2.000 euros viennent s’ajouter à l’exonération de charges sociales déjà existantes pour cette forme de retour à l’emploi. C’est une sorte de compensation pour l’entreprise qui accepte que son nouveau salarié ne soit pas tout de suite opérationnel et passe une partie de son temps à se former.
Des coups de pouce suffisants ?
Cette mesure sera-t-elle suffisante pour doper les embauche ? C’est un pari. Le plus souvent, les entreprises ne sont pas des "chasseurs de prime". Elles embauchent quand elles ont des commandes et n’arrivent plus à fournir. Or, avec une croissance économique qui globalement reste inférieur à 2% en rythme annuel, les secteurs en surchauffe sont rares. Et, comme l’Etat exonère toujours les heures supplémentaires de charges fiscales et sociales, les entreprises ont tout intérêt à tirer le maximum de leurs effectifs avant de se tourner vers Pôle emploi, qu’il y ait prime ou pas.