Avec la présidentielle de 2012 en ligne de mire, Daniel Cohn-Bendit a lancé lundi un appel du 22 mars. Il l’avait fait une première fois quarante-deux ans plus tôt, à Nanterre, donnant ainsi naissance au "Mouvement du 22 mars", un des moteurs de Mai 68.
Le 22 mars 1968, des étudiants se réunissent à l’université de Nanterre. Ils sont là pour protester contre l’arrestation d’autres militants, lors d’une manifestation contre la guerre du Vietnam. Les étudiants occupent le huitième et dernier étage du bâtiment administratif puis la faculté de lettres, le ton monte, les incidents se multiplient. Début mai, la faculté est complètement fermée. Mai 68 débute alors, avec pour nouveau théâtre la Sorbonne et le Quartier latin.
Parmi les leaders du "Mouvement du 22 mars", se trouve donc Daniel Cohn-Bendit. Les cheveux courts, il a alors 23 ans. Vingt ans plus tard, invité à la télévision, il explique que le "Mouvement du 22 mars" était "la tentative de dépasser la structure de petits groupuscules et d’exprimer un sentiment de révolte". "C’était quelque chose de nouveau", raconte-t-il.
"J’en ai conservé l’idée qu’il est possible de maîtriser sa vie, d’intervenir dans le champ politique même si on n’est pas une organisation responsable, un parti responsable", expliquait-il à l’époque. Presque un demi-siècle plus tard, il a proposé lundi de créer "une coopérative politique".