Le contexte. Le week-end qui vient de s’achever a marqué une nouvelle étape dans "l’affaire Snowden". Le Spiegel allemand et le Guardian britannique ont en effet révélé, sur la base d'un document emporté par l’ancien informaticien de la CIA, un vaste programme d'écoute de l'Union européenne et d'ambassades de pays européens par la National security agency (NSA) américaine. Depuis, en France, nombre de politiques de tous bords estiment que le jeune homme, pour le moment réfugié en Russie, doit bénéficier de l’asile politique dans l'hexagone.
Snowden, "bienfaiteur de l'Europe". Jean-Luc Mélenchon est le premier à avoir réagi à cette information, dimanche. Pour marquer la désapprobation de la France, le leader du front de gauche a d’abord demandé "l'arrêt immédiat des négociations" commerciales entre l'UE et les Etats-Unis. Mais pas seulement. "Je demande que la France accorde l'asile politique à Snowden, bienfaiteur de l'Europe qui a permis de démasquer ce complot", a lancé le coprésident du Parti de gauche dans un communiqué.
Quand Le Pen est d’accord Mélenchon. Un jour à marquer d’une pierre blanche. La présidente du Front national a en effet marché dans les pas du leader du Front de gauche. "C'est évidemment un scandale pour les peuples européens qui eux, très probablement, vont découvrir une réalité terrible, c'est qu'ils ne sont plus libres", a lancé Marine Le Pen qui a estimé lundi matin sur LCI qu’Edward Snowden "a informé le monde entier des agissements des Etats-Unis et il est poursuivi pour cela", a fait valoir la dirigeante d'extrême-droite. "Si on n'accorde pas l'asile politique à Snowden, à qui exactement est-ce qu'on va l'accorder ?" a-t-elle ajouté.
Amusant de voir Mélenchon et les verts courir après Marine Le Pen pour demander un mois après elle l'asile en France pour #Snowden !— Florian Philippot (@f_philippot) July 1, 2013
"La France refuse le diktat américain". Les écologistes ont également interpellé les autorités sur le cas du lanceur d’alerte. "Europe Ecologie Les Verts et l'ensemble de ses parlementaires français et européens demandent solennellement au président de la République et au gouvernement d'accorder l'asile politique à un homme qui non seulement a eu le courage de révéler l'existence d'une surveillance illicite, mais a permis d'en connaître l'ampleur qui s'étendait jusqu'aux bureaux de l'Union européenne, aux Nations unies et à Bruxelles", écrit le parti dans un communiqué, qui justifie sa demande d’asile par "un double fondement" : permettre "de rappeler que la France entend protéger tous les lanceurs d'alerte (…) dès lors qu'ils constituent une sauvegarde indispensable de la démocratie" et "rappeler qu'au moment où l'UE s'apprête à négocier un accord transatlantique avec les USA, la France refuse clairement le diktat américain sur la protection des données et les violations manifestes des libertés publiques fondamentales au nom de sa lutte contre le risque terroriste".