Jeudi, Jean-Marie Le Pen a refait des siennes. Le fondateur du Front national a réitéré ses propos sur les chambres à gaz, prononcés une première fois en 1987. "Un détail" qui a incité le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire pour contestation de crime contre l'humanité. Dans la dynastie FN, le paternel embarrasse de plus en plus sa fille. Et sur le terrain, les militants commencent aussi à en avoir ras-le-bol de ses dérapages. Exemple en Provence-Alpes-Côte d'Azur où la candidature du président d'honneur du parti pour les prochaines élections régionales fait plus que jamais débat…
Les nouveaux élus catastrophés. Ils n'avaient pas bonne mine, jeudi après-midi après les propos de Jean-Marie Le Pen. Ils ? Les nouveaux élus du Front. Et pour cause, toute leur stratégie est fondée sur la dédiabolisation. Résultat : ils condamnent tous, sans exception, le nouveau dérapage de leur président d'honneur.
"Passons à autre chose". "Ça fait des années et des années qu'on nous rabâche ça. Stop, passons à autre chose", lâche cette élue comme un cri de guerre. "Ce ne sont vraiment pas des déclarations à faire", lance un sympathisant frontiste. "C'est abominable de parler comme ça", se désespère un autre. A les entendre parler, les militants et autres élus frontistes veulent passer à autre chose.
"Laisser la place à sa petite-fille". "Pour le bien du Front national, il faut vraiment qu'il arrête. Il vaut mieux sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, que lui pour les prochaines élections régionales". Le mot est lâché par plusieurs frontistes. Certains, qui osaient à peine dire du bout des lèvres il y a encore quelques mois, sont désormais prêts à le clamer haut et fort. "En tenant des propos comme ça, il ne passera pas. Les gens ne sont pas fous quand même", résume un élu de Carpentras, fief de Marion Maréchal-Le Pen. "Il ferait bien de se retirer de tout et laisser la place à sa petite fille dans la région. Elle est beaucoup plus crédible", conclut une militante. Pour le scrutin régional des 6 et 13 décembre prochains, les militants de PACA sont clairs : ils ne veulent plus de Jean-Marie.
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