L'affaire est de plus en plus embarrassante pour le pouvoir. Le parquet de Paris a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête préliminaire pour violation du secret professionnel et recel de ce délit. En cause : les fuites sur l'affaire Karachi.
L'opposition et les syndicats de magistrats réclamaient l'ouverture d'une enquête visant directement Brice Hortefeux, qu'ils accusent d'avoir bénéficié de fuites. Le parquet a cependant choisi d'ouvrir une enquête visant les fonctionnaires qui auraient pu divulguer le contenu des écoutes et le recel auprès des médias qui les ont publiés.
Hortefeux veut être entendu
Brice Hortefeux, lui-même, a demandé vendredi à être entendu par la justice. Alors que son nom n'était jusque-là cité qu'en filigrane dans le dossier Karachi, il a également menacé de porter plainte "contre toute allégation mensongère et diffamatoire" après la publication par Le Monde de conversations téléphoniques qu'il a eues avec Thierry Gaubert, mis en examen mercredi.
L'ancien ministre de l'Intérieur "dément catégoriquement" avoir eu des informations sur la procédure judiciaire. Or, d'après une écoute téléphonique du 14 septembre, Brice Hortefeux savait que l'épouse de Thierry Gaubert avait parlé à la police, avant même que le procès-verbal d'audition ne soit versé au dossier.
Me Olivier Morice, avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, s'est donc demandé si Brice Hortefeux n'avait pas eu accès à des éléments de la procédure. L'ex-ministre a pour sa part affirmé qu'il s'était basé sur des "rumeurs journalistiques" lors de cette conversation.