Qui validait les chèques ? L'ancien trésorier de l'UMP Dominique Dord a été entendu par la police judiciaire mardi, comme témoin dans l'affaire Bygmalion. "Les policiers veulent savoir comment se passait à l'UMP la chaîne qui conduisait jusqu'à la signature d'un chèque quand on recevait une facture", a-t-il expliqué. Dominique Dord a assuré en réponse que chaque signature de chèque nécessitait la validation de quatre cadres supérieurs de l'UMP : le directeur de communication, la direction financière, le directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, et le directeur général de l'UMP, Eric Césari. "Mais jamais la signature de Jean-François Copé".
"Je n'ai rien fait dans le dos de Jean-François Copé : j'ai quand même plutôt le sentiment que c'est moi dont la confiance a été abusée par au moins une des 4 personnes, laquelle je n'en sais rien, l'enquête j'espère, le déterminera", a ajouté Dominique Dord.
"Réservé" sur les aveux de Lavrilleux. Dominique Dord s'est dit "réservé" sur les affirmations de Jérôme Lavrilleux, l'ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, selon lesquelles des meetings ont été indûment facturés à l'UMP et non aux comptes de campagne. "J'ai quelques raisons d'être réservé par rapport à ce que peut dire Jérôme Lavrilleux compte tenu des aveux qu'il vient de faire. A partir du moment où on peut avoir monté une affaire comme ça, on peut penser qu'il y a d'autres choses qui ne sont pas forcément si limpides que ça dans ses aveux. Je rappelle que le clan Sarkozy, Philippe Briand notamment, dit que non, que ça n'a pas servi à financer la campagne", a déclaré le député de Savoie. "Je ne sais pas si c'est 10 ou 11 (millions), moins ou plus, et je ne sais pas pourquoi ces surfacturations". "J'ai ma conviction, mais je n'ai pas à la dire", a conclu ce proche de François Fillon.
"Que les responsables soient confondus". Y a-t-il pu avoir enrichissement personnel ? L'ex-trésorier de l'UMP a répondu qu'il "n'excluait rien". "Je veux que les responsables de cette affaire soient vite confondus", a t-il martelé.
"L'UMP est quasi au bord de la banqueroute". Le député-maire d’Aix-les-Bains a ajouté qu'aujourd'hui, "l'UMP n'était pas ruinée" mais était "très endettée", "quasi au bord de la banqueroute". "Si j'étais banquier, je m’inquiéterais", a-t-il conclu.
SÉRIE - Les épisodes d'une tragédie politique
QUESTION - Comment le financement de la campagne a dérapé
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