Le cri. Il n'hésite plus à se définir comme "opposant de gauche" à François Hollande. Jean-Luc Mélenchon a tenu dimanche un tonitruant discours comme il en a le secret, lors d'une manifestation du Front de gauche "pour une révolution fiscale", à Paris. "Nous sommes le matin qui va se lever sur l'année 1788", a-t-il scandé, après une marche ayant réuni des milliers de personnes. Mais encore une fois, difficile d'avoir une estimation précise, tant l'écart entre les chiffres de la police et ceux des organisateurs est athlétique : 7.000 participants selon la police... 100.000 selon le Front de gauche.
>> Europe1.fr vous résume cette journée rouge et verte en trois points:
Le style : Mélenchon la joue comme Hollande. S'il se définit désormais clairement comme "opposant" au président de la République, le quatrième homme de la dernière présidentielle ne se prive pas de s'en inspirer. "L'ennemi, c'est la finance française et internationale. L'ennemi, ce sont les 200.000 émigrés fiscaux en Suisse qui volent 85 milliards par an au fisc", a lancé Jean-Luc Mélenchon, comme un clin d'œil au fameux "mon ennemi, c'est le monde de la finance", prononcé par François Hollande lors de son célèbre discours de campagne au Bourget. Mais pour le public du dirigeant du Parti de gauche, les promesses du candidat socialiste sont loin : François Hollande a été hué à quatre reprises lors du discours.
Tiens tiens, désormais c'est JL Mélenchon qui déclame "notre ennemi, c'est la finance!". #RevolutionFiscale#dejavu— Apolline De Malherbe (@apollineWakeUp) 1 Décembre 2013
L'image : l'envers de la caméra. Le 5 mai 2013 déjà, une précédente manifestation du Front de gauche contre l'austérité avait réuni 180.000 personnes, selon Jean-Luc Mélenchon, mais seulement 30.000, selon la préfecture. Cette différence de chiffrage avait provoqué une vive polémique entre le leader du Front de gauche et le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Cette fois, avec son chiffre de 7.000, la préfecture de police assure se baser sur des estimations "assez précises". Le cortège, parti peu après 14h de la place d'Italie, s'est achevé vers 16h à proximité du ministère des Finances à Bercy.
>> Et comme le remarquent certains twittos, les images ne montrent pas toujours la réalité…
Je crois que @tf1 aime bien les cadrages serrés pour @JLMelenchon ... #RevolutionFiscalepic.twitter.com/C1atcfEzGY— Ronan Erwan LOAS (@RonanLoas) 1 Décembre 2013
Le mot d'ordre : "révolution fiscale". Surfant sur le climat de ras le bol fiscal, Jean-Luc Mélenchon s'est donné pour cible l'augmentation de la TVA, prévue pour janvier prochain. "Nous allons organiser une nouvelle action contre la TVA en janvier", a-t-il annoncé. Mais le leader de Front de gauche n'est pas aussi vindicatif envers tous les impôts. Au contraire, il se verrait bien l'augmenter pour certains. "Le niveau d'imposition des plus hautes tranches de l'impôt contribue moins qu'il y a 10 ans ! Si le niveau d'impôt était resté comme en 2000, il y aurait 100 milliards de plus dans les caisses de l’État", assure-t-il. "Nous, nous posons un principe : tout le monde paye en fonction de ses moyens", renchérit-il. Et de conclure, en rime : "Hollande caresse la finance, le peuple répond : Résistance !"
ÉLECTIONS - Mélenchon prêt à s'engager pour les Européennes