"C’est horriblement difficile". Voilà comment Gérard Longuet qualifie la situation dans laquelle se trouve Eric Woerth aujourd’hui. "Je considère qu’il est dans une tension extraordinaire", a confié l’ancien ministre de l’Industrie sur Europe 1. Il avait lui-même été inquiété lors d’une enquête sur le financement du parti républicain et avait été contraint à démissionner du gouvernement en 1994, avant d’être blanchi le 8 mars dernier.
"Je soutiens Eric Woerth"
"Parce que j’ai mis 15 ans à être blanchi, j’ai naturellement de la sympathie pour les gens qui sont attaqués. Ca a été hier Julien Dray, ça a été Dominique Strauss-Kahn, c’est aujourd’hui Eric Woerth. Moi j’attends la fin de l’histoire. Et dès lors qu’Eric Woerth tient physiquement je le soutiens", a assuré l’actuel président du groupe UMP au Sénat.
L’ancien ministre est revenu sur sa propre démission et la réflexion qu’il a menée à l’époque. "Un ministre mis en examen, cela pose un problème. Et j’ai compris que je pouvais être jugé librement parce que je n’étais plus ministre et que je n’aurais jamais été jugé honnêtement si j’avais été ministre", a-t-il raconté au micro de Marc-Olivier Fogiel. Mais, a-t-il assuré, "on n’est pas dans cette situation. On est dans la situation d’un homme qui est dans la tourmente, qui rend des comptes, qui s’explique et qui est compétent. Il est reconnu pour gérer une première étape de la réforme des retraites qui est l’étape parlementaire".
"Ce sont les parlementaires qui font la loi"
A propos de la réforme des retraites, Gérard Longuet a tenu à "rassurer François Chérèque et Bernard Thibault". Les deux hommes ont fait part dans Les Echosde leur volonté de voir démissionner Eric Woerth, affirmant que l’affaire Bettencourt dans laquelle est mêlé le ministre empêche d'avoir un débat de fond. "Les deux souhaitent avancer sur les retraites. Il y a de la matière à travailler. (…) Nous sommes à la disposition de Bernard Thibault et François Chérèque pour approfondir les sujets qu’ils ont mis à l’ordre du jour et qui sont des sujets majeurs", a expliqué l’actuel président du groupe UMP au Sénat.
"Dans cette épreuve, Eric Woerth n’est pas seul pour porter la loi. Il la porte avec des parlementaires qui ont l’intention de faire leur métier et Eric Woerth n’est en rien déstabilisé dans ce qui est sa fonction puisqu’il a le soutien du gouvernement et le respect des parlementaires", a-t-il insisté. "Eric Woerth est compétent. C’est une épreuve pour lui, mais nous, parlementaires, nous savons qu’il est l’homme en charge du dossier et que nous pouvons travailler avec lui. Et c’est nous parlementaires qui faisons la loi", a enfin répété Gérard Longuet.
Quant à la position du Parti socialiste, défendue par le député Claude Bartolone, Gérard Longuet a estimé qu’"il est mal avisé", avant d’ajouter : "Il devrait se souvenir qu’il y a eu des injustices à l’encontre de grands socialistes. Je pense à Pierre Bérégovoy".