Le jour où son rival Jean-François Copé s'affiche avec Jean Sarkozy, François Fillon s'est offert mardi, avec Christian Estrosi, une belle prise dans la course à la présidence de l'UMP.
Le soutien de l'ancien ministre et maire de Nice a été officialisé lors d'une conférence de presse de François Fillon à son QG de campagne à Paris. Déniant un ralliement, mot qu'il "déteste", le député-maire de Nice, qui envisageait d'être lui-même candidat, a salué la "loyauté exemplaire" de l'ancien Premier ministre envers Nicolas Sarkozy et affirmé qu'il était le mieux à même de favoriser "une vague bleue" aux élections municipales de 2014.
C'est l'ami et l'allié@cestrosi que j'accueille avec bonheur, ce ne sont pas ses parrainages.— François Fillon (@FrancoisFillon) September 4, 2012
Avec@francoisfillon nous pouvons construire toutes les conditions d'une vague bleue en 2014, 2015 et 2017— Christian Estrosi (@cestrosi) September 4, 2012
Les Alpes-Maritimes, l'une des principales fédérations
Après le président du conseil général des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, dont il a fait son directeur de campagne pour l'élection des 18 et 25 novembre, François Fillon obtient donc le ralliement du secrétaire général de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy. Un bon point alors qu'il a été accusé ces derniers temps de s'éloigner de l'orthodoxie sarkozyste.
Christian Estrosi est par ailleurs l'un des hommes forts de la troisième fédération UMP en termes de militants (12.000, derrière Paris et les Hauts-de-Seine). Le troisième personnage-clef de la droite locale est la députée-maire du Cannet, Michèle Tabarot, très puissante dans tout l'ouest du département. C'est elle que Jean-François Copé a choisie pour faire partie, avec Luc Chatel, de son "ticket". "La force militante dans les Alpes-Maritimes, c'est elle", se console-t-on dans l'entourage du secrétaire général de l'UMP.
Des désaccords avec Ciotti
Jusqu'à présent, François Estrosi entretenait le suspense sur ses intentions. La semaine dernière, il se disait encore prêt à se lancer dans la bataille et affirmait avoir déjà récolté la moitié des quelque 8.000 parrainages d'adhérents requis. Un attelage avec Henri Guaino était également évoqué mais l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy vient finalement d'annoncer, seul, qu'il était candidat.
Son ralliement à François Fillon constitue plutôt une surprise tant ses rapports avec Eric Ciotti, longtemps son bras droit, se sont dégradés. Beaucoup à l'UMP misaient plutôt sur sa neutralité. "Mais Estrosi s'est finalement dit que si Fillon remportait l'UMP, il ne pourrait plus empêcher Ciotti de contrôler le département. Là, il pense garder les coudées franches", décrypte une source UMP.
Les copéistes faisaient mardi contre mauvaise fortune bon coeur. "Fillon, c'est une campagne de notables, nous, une campagne de militants", affirmait l'un d'eux.