La majorité de gauche sénatoriale n’a, théoriquement, que six voix d’avance sur la droite UMP et UDI-UC centriste. Six petites voix qui n’en finissent plus de contrarier François Hollande et la politique qu’il souhaiterait mettre en place. Nouvelle illustration mercredi.
Le rejet du jour. Le premier budget du quinquennat Hollande prévoyait 24 milliards de hausse d'impôts. Il a donc été mis en échec par 165 voix contre 156. Et ce avant même la fin de son examen, avec le rejet de son volet recettes. Les communistes ont fait bande à part en s'abstenant alors que les trois autres groupes de gauche PS, Ecologistes et RDSE (à majorité PRG) ont voté pour.
Ce qu’en dit le gouvernement. Pas de panique, c’est le message distillé par le gouvernement mercredi. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a regretté, sur BFMTV, que le parti communiste "joigne ses voix avec celles de la droite". Mais il a rappelé que "l'Assemblée nationale aura le dernier mot".
De fait, le texte repartira pour une nouvelle lecture à l'Assemblée puis au Sénat avant que les députés n'aient finalement le dernier mot. Le Sénat, une embûche pour rien ?
Les précédents. Le problème pour l’Elysée, c’est que ce rejet d’un texte, qui plus est important, est le quatrième du genre au Sénat. Déjà ceux sur l'énergie, la programmation budgétaire 2012-2017 et le projet de budget de la Sécu, ont été retoqués au cours des dernières semaines, à chaque fois à la suite d'une fronde des communistes.
>> LE POINT DE VUE DE - "Nous ne sommes pas alliés à l'UMP"
La stratégie des communistes, c'est quoi ? "Nous ne votons pas pour ce qui nous paraît contraire à nos engagements et aux chances de réussite de la gauche", se justifient les communistes dans une lettre ouverte reprochant au gouvernement de "n'avoir pas vu ou plutôt, pas voulu voir le rôle charnière de notre groupe". Pour les communistes, le casse-tête est le suivant : ils ne sont ni dans l'opposition, ni dans la majorité, jouant une stratégie... à part. Avec une échéance : les municipales de 2014 où ils pourraient attirer les voix des déçus éventuels de la majorité Hollande.