Être président de l’UMP n’est décidément pas un métier facile. Jean-François Copé a encore eu une occasion de s’en rendre compte mardi. Le président de l’ancien parti majoritaire avait réuni ses troupes en commission d’investiture pour choisir les huit têtes de listes aux élections européennes de 2014. Las, les divisions sont restées les plus fortes et seuls des "chefs de file" ont été désignés. Et la décision a été reportée au 21 janvier prochain en commission d’investiture. Explications.
Des personnalités contestées. Plus d’un an plus tard, la guerre Copé-Fillon continue de pourrir la vie de l’UMP. Du coup, certains candidats pressentis font grincer des dents. C’est le cas de Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé, dans le Nord-Ouest, ou de Nadine Morano, elle aussi proche du président de l’UMP, dans le Grand Est. Une région choisie par François Baroin pour dénoncer la méthode, mauvaise selon lui, choisie par son parti. "J'ai regardé le travail des sortants, il me semble indispensable que ce critère soit pris en compte", explique-t-il dans une interview à l’Opinion de mardi. Une manière quasi-explicite d’apporter son soutien à Arnaud Danjean, député européen sortant.
Des alliances à définir. Autre point de discorde : le choix des alliances. Selon Le Monde, ce sont François Fillon et Jean-François Copé qui se sont opposés en personne sur ce sujet. Devant la commission d’investiture, l’ancien Premier ministre a plaidé pour des alliances avec l’UDI, notamment dans les régions où le Front national pourrait arriver en tête. Pour le président de l’UMP, en revanche, ces alliances reviendraient pour son parti à se priver de places éligibles.
Une orientation floue. Enfin, reste à définir quelle orientation politique choisira l’UMP. Car le moins que l’on puisse dire, c’est que sur le sujet de l’Europe, le parti ne parle pas d’une même voix. D’un côté se trouvent les fédéralistes, incarnés par Jean-Pierre Raffarin ou encore Luc Chatel, partisans d'un rapprochement avec l'Allemagne et d'une Europe fédérale. De l’autre, les souverainistes, au premier rang desquels les membres de la Droite populaire, partisans de leur côté d'un renforcement de la souveraineté nationale aux dépens de l'Europe. Le moins que l’on puisse dire, c’est que concilier ces deux points de vue s’annonce pour le moins difficile. Ce sera l’objectif d’un groupe de travail qui se réunit mercredi. Un gros casse-tête en perspective.