Le Front national ne recule devant rien pour dire tout le mal qu’il pense de l’Union européenne. Jeudi, le parti d’extrême droite a lancé sur Twitter une campagne utilisant l’image de Leonarda, cette lycéenne rom kosovare de 15 ans, expulsée en fin d'année dernière, qui a récemment espéré pouvoir revenir en UE. A l’époque, l’arrestation de l’adolescente lors d’une sortie scolaire et la polémique qui avait suivi son expulsion avait fait grand bruit.
"On peut aller où on veut après." Sur ce visuel diffusé sur Twitter par le numéro deux du FN Florian Philippot et rediffusé à ses propres abonnés par la patronne du FN Marine Le Pen, on voit une Leonarda souriante, faisant avec ses deux mains le V de la victoire, la tête auréolée des étoiles du drapeau de l'Union européenne. Une citation la surplombe, issue de propos qu'elle a tenus sur France info mercredi : "on attend que notre passeport croate soit prêt et on est libre, on peut aller où on veut après." En bas du visuel, un slogan : "Le 25 mai, votez Front national". Message implicite: pour empêcher ce retour.
A diffuser ! pic.twitter.com/HRimSoEBj9— Florian Philippot (@f_philippot) 21 Mai 2014
"Cette mineure est tellement majeure". Alors que plusieurs twittos s'interrogeaient sur les risques juridiques encourus par le FN à faire campagne avec la photo d'une mineure sans son consentement, l'avocat et trésorier du FN Wallerand de Saint-Just, a écarté ce risque: "Cette mineure, elle est tellement majeure, et tellement médiatisée.... C'est la mineure la plus majeure que je connaisse. Ça me rappelle ces gens qui veulent protéger leur vie privée mais qui en font étalage", a-t-il déclaré à l'AFP.
Des démarches pour obtenir la nationalité croate ? Le Premier ministre Manuel Valls a assuré mercredi soir que la famille rom kosovare de Leonarda Dibrani "ne viendra pas en France". Selon l'hebdomadaire Valeurs actuelles, qui cite une note du service de sécurité intérieure de l'ambassade de France au Kosovo, le père de Leonarda aurait entrepris des démarches pour changer de nom et de nationalité. Dans ce cadre, il pourrait devenir ressortissant de la Croatie, pays membre de l'Union européenne, ce qui théoriquement pourrait lui permettre de revenir en France avec la libre circulation des personnes dans l'espace Schengen.
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