Dans moins d’un mois, les Français retourneront aux urnes, et le moins que l’on puisse dire, c’est que pour l’instant, cela ne leur fait ni chaud ni froid. Les élections européennes du 25 mai, qui arrivent moins de deux mois après les municipales, ne passionnent pas les foules. Et comme le scrutin, censé envoyer 74 eurodéputés au Parlement européen, est traditionnellement marqué par un fort taux d’abstention (voir graphique), les partis politiques doivent rivaliser d’originalité pour tenter de se démarquer. Tour d’horizon de leurs initiatives.
Terre, eau, air. Pour aller à la rencontre des électeurs, les partis utiliseront toutes les voies possibles, qu’elles soient terrestres, fluvial et même aériennes. Ainsi, les centristes du Modem et de l’UDI, réunis au sein de l’Alternative, ont choisi de faire campagne en montgolfière. Leur ballon fera escale dans chacune des huit grandes circonscriptions délimitées pour le scrutin. Samedi, ils étaient ainsi à Montélimar, avec la tête de liste locale Sylvie Goulard et son second, Thierry Cornillet.
Pour Vincent Peillon, ce sera la péniche. L’ancien ministre de l’Education, tête de liste socialiste dans le Sud-Est, va descendre le Rhône dans une embarcation baptisée "La Péniche pour l’Europe". Il partira de Lyon le 9 mai et descendra jusqu’à Arles, dans les Bouches-du-Rhône, en traversant l’Isère, la Drôme, l’Ardèche et le Vaucluse.
Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a choisi la route. Tête de liste du Front de gauche dans le grand Sud-Ouest, il sillonne les routes de son eurorégion dans un camion rouge à son effigie.
Quant aux écologistes, ils ont d’ores et déjà bouclé un Tour de France et promettent désormais des actions "coup de poings".
Mini-BD pour le FN, Borloo un peu dans la campagne. Qui dit campagne électorale dit tracts en pagaille. Tous les partis ont déjà édité les leurs. Au Front national, on distribuera une mini-bande dessinée censée illustrer les contradictions de l’UMP et du PS sur l’Europe.
Les centristes ont eux opté pour un appel aux Français signé François Bayrou et… Jean-Louis Borloo. L’ancien président de l’UDI, qui a récemment quitté toutes ses fonctions politiques pour raison de santé, sera donc finalement un peu présent dans cette campagne. Un peu beaucoup, même, puisque 10 millions d’exemplaires du tract devrait être distribués dans le courant du mois de mai?.
Quant à l’UMP, qui compte sur ce scrutin pour infliger un carton rouge à François Hollande, c’est l’option "tractage intensif" de 48 heures qui a été retenue pour le jour de la fête de l’Europe le 9 mai.
Le PS mise sur Internet. Enfin, les socialistes, qui s’attendent à un mauvais score dans la foulée de municipales catastrophiques, vont concentrer leurs efforts sur Internet. Pas moins de 100.000 internautes ont été sélectionnés pour diffuser les idées du PS. Pas sûr que cela suffise.