Les électeurs auront le choix. Pour les élections européennes du 25 mai, 193 listes sont en compétition en France, soit une moyenne d'environ 24 listes par circonscription (contre 20 en 2009). Et le PS, l'UMP, le FN, le Front de gauche ou les écologistes sont loin d'être les seuls à envoyer des candidats au front. En tout, pas moins de 49 partis se lancent dans la bataille. Des altermondialistes aux royalistes en passant par les féministes, les partisans du vote blanc ou le parti pirate, toutes les couleurs politiques sont représentées. On vous en a sélectionné cinq parmi les plus… singulières.
La liste "Cannabis sans frontières" espère dépasser son score de 2009 en Île-de-France, où elle avait obtenu 4.000 voix, soit 0,14% des suffrages. Le mouvement, mené notamment par le militant pro-cannabis Farid Ghehioueche, milite pour la légalisation de la marijuana et la "distribution contrôlée de toute substance qui pose problème".
"L'Europe de Marrakech à Istanbul" n'est pas une agence de voyage, mais un parti qui dit "oui au Maroc, non à la Suisse" et se présente en Île-de-France. La liste est menée par Gaspard Delanoë, dit le "trublion", également fondateur du Parti Faire un Tour (dire "Pfft"), en 2002, et déjà candidat à de nombreuses élections. Celui qui se bat avec pour "seul objectif de changer le monde" pour moins d'inégalités et de précarité s'était déjà présenté aux municipales de 2008, à Paris, où il avait obtenu 3,7% des voix, dépassant le Front national, le Parti des travailleurs et la Gauche alternative.
Aux européennes de 2009, en revanche, il n'avait récolté que 0,06% des voix avec des slogans similaires à la liste actuelle : "L’Europe de Gibraltar à Jérusalem" ou encore "Non à l'Europe forteresse, oui à l'Europe narguilé !".
Le Syndicat de lutte contre les banques se lance, lui, dans le Sud-est. "Ce syndicat s'adresse exclusivement aux personnes possédant des griefs naturels contre ces organismes toxiques" que sont les banques, indique la page Facebook du mouvement. Le leader du mouvement est Dominique Michel, auteur de l'e-book "Crise de la dette : Crime contre l’humanité. François Hollande, père de l’esclavage moderne".
Le mouvement "antiremplaciste", de l'écrivain nationaliste Renaud Camus, présentera une liste dans le Sud-ouest. Son combat ? "Non au Grand remplacement" (avec un "G" majuscule, oui, oui). Autrement dit, "non au changement de peuple et de civilisation". En résumé, la mouvance demande un "arrêt total de l'immigration extra-européenne". "L’Europe doit se construire essentiellement autour des valeurs culturelles, artistiques, spirituelles et morales qui en font une grande civilisation, riche de ses racines celtes, gréco-latines, juives, chrétiennes et libre-penseuses", détaille-t-elle sur son site.
Le "programme libertaire pour une Europe exemplaire contre le sexisme et la précarité" n'est pas un essai philosophico-marxiste, mais bien le nom d'une liste dans le Sud-ouest. Pour comprendre son message, elle a édité une charte de dix principes, tels que "Nous ne violons pas", "Les faibles nous protégeons" ou "Femelle, mâle, intersexué(e), uniques nous sommes" et "L’unique, notre semblable, nous ne tuons pas". En 2009, le mouvement avait présenté une liste de 10 noms aux européennes et avait obtenu... 24 voix.
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