Une opération "mains propres". C'est ce que réclame Eva Joly au président de la République. Pour l'ancienne candidate écologiste à la présidentielle, invitée de l'émission "PolitiqueS" de Serge Moati sur LCP, en partenariat avec Europe 1 et Dailymotion, "la corruption gangrène aujourd'hui notre pays [...] il est temps de conduire des réformes en profondeur". Par exemple, la fin du cumul des mandats qui contient, selon elle, une "tentation de s'enrichir au niveau local".
L'ancienne magistrate attaque Henri Guaino après ses propos "très violents" sur la décision du juge Gentil qui a mis en examen Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt : "Henri Guaino abaisse la République [...] c'est de la berlusconisation de confondre la France avec une entreprise personnelle". Pour Eva Joly, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy est "aveuglé par l'affection qu'il [lui] porte" et "ne voit pas le mal qu'il fait aux institutions". C'est une évidence, selon elle, les menaces de mort adressées au juge Gentil sont "directement liées" à la "violence des propos d'Henri Guaino".
Au cours de l’émission, l’ancienne juge d’instruction a aussi jugé très sévèrement les premiers mois de François Hollande à l’Élysée. Elle parle notamment du "péché originel", la non-négociation du traité européen avec Angela Merkel. Et demande que les engagements du président qui "ne coûtent rien", comme le non-cumul des mandats ou la réforme judiciaire soient mis en application au plus vite.