En cas de victoire de la gauche, la candidate d'EELV a estimé dimanche sur Canal+, que "personne ne penserait" à lui "confier" le ministère de la Justice. "Je représente trop d'étrangeté, j'ai un accent, je ne suis pas née ici, j'ai pas fait l'ENA, je suis une femme et une femme qui n'est pas jeune", a déclaré sur un ton ému à Canal+ l'ancienne juge. Mercredi, Eva Joly avait pourtant déclaré à Libération que la Justice serait "peut-être le seul ministère qu'elle ne peut refuser".
"On a le droit de m'écraser moi"
La candidate écologiste, voudrait "dire aux Français que cela est un handicap très lourd, et que la place qui m'est faite dans cette campagne souffre aussi de tous ces handicaps cumulés". Selon elle, "la campagne s'est durcie, c'est de plus en plus difficile".
"Ce que je ne peux pas tolérer, c'est que les enjeux écologiques qui sont si importants dans la vie quotidienne des Français disparaissent de cette campagne, et si je suis responsable de cela, c'est vraiment dramatique", a aussi déclaré Eva Joly.
A 2% d'intention de vote selon un sondage LH2 pour Yahoo! publié dimanche, l'ancienne juge a plaidé pour terminer : "On a le droit de m'écraser moi, de m'injurier, mais on a pas le droit d'injurier l'écologie".
"Transparence des négociations avec les socialistes"
Interrogée sur la menace que représente le Front de Gauche, Eva Joly a souligné que son parti avait "choisi la transparence des négociations avec les socialistes", en allusion au fait que Jean-Luc Mélenchon ne se soit pas engagé dans des accords avec le candidat socialiste pour l'instant. "François Hollande ne va pas commencer sa carrière en reniant sa parole, nous avons un accord et cet accord sera respecté".
Elle pense que "l'accord" avec le PS "sera respecté" même si "ça n'empêchera pas le fait qu'il y a des dissidences" aux législatives, "mais ce qui compte pour nous c'est le logo que nous porterons sur les affiches et les bulletins". Questionnée sur le fait que les écologistes puissent être doublés par Jean-Luc Mélenchon sur l'écologie, elle s'est montrée plus sévère: "Les électeurs savent bien reconnaître l'original de la copie, je ne vois pas quel est le programme de Jean-Luc Mélenchon en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique".
Le candidat du Front de Gauche "est allié au Parti communiste qui est pro-nucléaire, ils sont productivistes, ils sont pour les grandes infrastructures, il n'y a rien là d'écologiste, sauf du greenwashing (écoblanchiment NDLR)", a estimé Eva Joly.
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