Yves Cochet, son seul concurrent déclaré pour les primaires d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), l’avait qualifiée d’ "écologiste de la dernière pluie". Et certains, à l’intérieur même du parti, estiment que l’ex-présentateur d’Ushuaïa Nicolas Hulot incarne plus l’écologie que l’ancienne magistrate anti-corruption.
Alors, au lendemain de l’adoption du calendrier des primaires en vue de 2012, Eva Joly n’a pas perdu de temps pour montrer sa verdeur. Elle s’est offert lundi une journée de terrain en Bretagne, avec deux visites : une usine de fabrication de panneaux solaires à Lannion d’abord, puis une ferme qui fonctionne justement avec ce type d’énergie, près de Guingamp.
Message principal de la journée, tacler le gouvernement sur l’écologie, précisément. Caressant des veaux devant les journalistes, la candidate s’en est pris au "moratoire autoritaire" de l’équipe Fillon, qui selon elle "va casser une filière d’excellence et priver de développement une industrie d’avenir".
"Elle fait du terrain, lui du kite-surf"
Davantage audible sur les questions de justice, Eva Joly fait tout pour rattraper son retard vis-à-vis du député de Paris Yves Cochet, et surtout du populaire Nicolas Hulot, néanmoins pas encore déclaré candidat.
En coulisses, l’un de ses proches a confié à Europe 1 : "elle fait du terrain, lui du kite-surf". Devant les journalistes, Eva Joly se montre plus fair-play : "c’est aux militants de nous départager, que le meilleur gagne", lance-t-elle. Avant d’ajouter, au micro d’Europe 1 : "ce n’est pas évident que ce ne soit pas moi".
Pour prouver sa capacité à incarner l’écologie politique en 2012, Eva Joly semble prévoir d’enchaîner les déplacements au vert. Elle sera vendredi sur les terres de José Bové, dans le Larzac, pour parler gaz de schiste.