• Le contexte. Après le milliardaire Bernard Arnault début septembre, c’est Gérard Deparideu qui a franchi la frontière belge pour s’installer outre-Quiévrain, où les cieux fiscaux sont plus cléments. Un choix qui a beaucoup fait parler, jusqu’au Premier ministre, qui a donné son sentiment mardi.
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• Ayrault et ceux qui "veulent devenir encore plus riches". Interrogé sur le sujet lors d'une conférence de presse à la clôture de la conférence nationale contre la pauvreté, Jean-Marc Ayrault a fustigé ceux qui font le choix du départ. "Ceux qui s'exilent à l'étranger, ce ne sont pas ceux qui ont peur de devenir pauvres. C'est parce qu'ils voudraient devenir encore plus riches", a lancé le Premier ministre.
"On ne fera pas reculer la pauvreté si ceux qui ont le plus, et parfois beaucoup, n'acceptent pas un peu de solidarité et un peu de générosité. Heureusement, ils sont peu nombreux à vouloir s'exiler pour tout simplement s'exonérer de la solidarité avec les autres Français", a voulu croire Jean-Marc Ayrault.
• Une déchéance de la nationalité ? C’est du moins la proposition d’un député PS, Yann Galut. "Cette démarche particulièrement égoïste poursuit un seul objectif : soustraire à la juste contribution leurs patrimoines astronomiques au mépris de la solidarité nationale", estime dans un communiqué l’élu du Cher.
Le parlementaire propose "d'adopter une loi, à l'image de ce qui se fait pour les ressortissants américains, soumettant à l'impôt les exilés fiscaux. Faute de règlement du différentiel entre les impôts du pays qui les accueille et les impôts qu'ils auraient acquittés en France, ces exilés fiscaux se verraient déchus de leur nationalité française". Le député rappelle aussi que la fraude et l’évasion fiscales coûtent entre 30 et 60 milliards d'euros chaque année.
• Guedj en appelle au "patriotisme économique". Le député PS Jérôme Guedj est contre cette proposition. "Si on dit que la déchéance de nationalité est possible pour des exilés fiscaux, alors pourquoi on se l'interdit pour d'autres catégories de Français ?", interroge le parlementaire, au micro d'Europe 1. Le président du Conseil général de l'Essonne en appelle, lui, "au sens civique des concitoyens". "Le patriotisme économique, ça peut aussi signifier d'aller voir les films made in France avec des acteurs qui honorent leur devoir fiscal dans le pays", estime t-il.