"J'ai décidé de présenter ma candidature". C'est par ces mots que la ministre de l'Economie a officiellement annoncé mercredi sa candidature à la tête du Fond Monétaire International (FMI). Une candidature qui était pressentie depuis une semaine et s'imposait, tant pour des questions de calendrier que pour préserver ses chances.
"J'ai décidé de présenter ma candidature à la direction générale du Fonds monétaire international", a-t-elle affirmé sur un ton très grave lors d'une conférence de presse à Paris. "Cette décision je l'ai prise après mûre réflexion et en accord avec le président de la République et le Premier ministre qui me soutiennent totalement dans cette démarche", a-t-elle ajouté, assurant vouloir "recueillir le plus large consensus".
Christine Lagarde va désormais devoir faire campagne sur tous les continents pour défendre sa candidature, notamment auprès des pays émergents. Elle n'a pas pour autant démissionné de son poste de ministre, un départ qui devrait avoir lieu entre le 10 juin prochain et l'élection du nouveau directeur du FMI.
Le FMI "replacé au cœur de l'action internationale"
"Au cours des derniers mois, aucune zone n'a été épargnée par les conséquences de la crise financière et économique, pas même d'ailleurs les zones que l'on croyait les plus solides. Leur rétablissement s'appuie aujourd'hui sur l'expertise comme sur le soutien financier du Fonds monétaire international", a-t-elle déclaré, sans omettre de citer le nom de DSK.
"Le Fonds, à l'occasion de la crise, s'est replacé au cœur de l'action internationale et sa place y est tout à fait légitime", a estimé Christine Lagarde :
"Son mode de gouvernance comme ses instruments d'intervention ont été rénovés en profondeur, même s'il reste du chemin à parcourir pour une meilleure représentativité et pour une plus grande flexibilité", a-t-elle poursuivi.
Christine Lagarde s'est par ailleurs "engagée" mercredi à "respecter" la durée du mandat des directeurs généraux du FMI si elle était élue, soit cinq ans. "Il faut que le temps soit donné à celui ou celle qui va prendre la direction de l'institution", a expliqué la ministre. "Donc, pour faire très simple, ça n'est pas pour les 18 mois qui restent, mais je crois plutôt pour une période d'au maximum cinq ans telle que déterminée par le conseil d'administration" du FMI, a-t-elle ajouté.
Affaire Tapie : la "conscience parfaitement tranquille"
Interrogée sur l'affaire Tapie, dans laquelle son nom est évoqué, la ministre de l'Economie a indiqué avoir "toute confiance" dans la procédure qui pourrait aboutir à une enquête et qu'elle avait la "conscience parfaitement tranquille". Christine Lagarde a d'ailleurs précisé qu'elle "maintiendrait" sa candidature, même si la justice devait ouvrir une enquête sur son rôle dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais.
Christine Lagarde espère ainsi succéder à Dominique Strauss-Kahn, qui a démissionné de son poste de directeur général du Fonds monétaire international le 19 mai, via une lettre écrite depuis la prison de Rikers Island, à New York, et envoyée au conseil d'administration de l’institution.