La candidature de la ministre de l’Economie Christine Lagarde pour succéder à DSK à la tête du FMI était pressentie depuis une semaine. C'est désormais officiel, Christine Lagarde a brisé le silence mercredi midi : elle est candidate à la direction du FMI. Après être passée à l'Elysée dans la matinée, elle avait convoqué la presse à 11 heures 45 à Bercy pour une déclaration "importante". Pourquoi a-t-elle dû revoir sa stratégie de communication ?
S’afficher au G8 plutôt que d’y faire campagne
Apparemment la pression est venue des Européens qui voulaient qu'on mette un terme à un secret de polichinelle. A l'origine, l'Elysée et Bercy souhaitaient profiter du G8 pour obtenir un consensus de tous les Européens autour du nom de Christine Lagarde. La prochaine étape aurait alors été d’officialiser cette candidature en début de semaine prochaine.
Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Eurogroupe… Les principaux acteurs économiques européens soutiennent déjà la Française, il est donc inutile d’attendre le G8. "Cela commençait à donner le sentiment que Madame Lagarde se faisait prier", a ainsi confié récemment un représentant européen. Cette candidature avant le G8 va donc permettre de clarifier les choses et d'afficher l'unité européenne à Deauville.
Les émergents ont déjà un candidat déclaré
L’Europe a d’autant plus besoin de cette tribune internationale qu’en face, les candidatures s’officialisent. Le Mexique veut présenter un candidat, le président de la banque centrale Agustin Carstens, et a demandé aux autres pays émergents de le soutenir. Puis les membres du groupe BRICS (Brésil, Russie et Inde, voire la Chine et l'Afrique du Sud), ont protesté mardi contre la volonté de l'Europe de conserver le poste de directeur général du FMI.
La Chine et l'Afrique du Sud, eux, hésitent. Se taire plus longtemps, c'était faire courir le risque d'une guerre entre les nouveaux pays et les vieux Etats occidentaux lors du G8 de Deauville.
Mettre fin aux spéculations sur l’affaire Tapie
De plus, l’hypothèse d’une candidature Lagarde est analysée depuis une semaine par les médias. Listant les atouts et les inconvénients de la Française, les journalistes ne cessent d’évoquer l’affaire Tapie, qui pourrait éclabousser Christine Lagarde.
Or cette affaire incommode l’Elysée, qui souhaite qu’on cesse de l’évoquer chaque jour. Officialiser sa candidature est donc une manière de mettre fin à cette séquence, mais aussi l’opportunité pour la ministre d’afficher sa sérénité sur ce dossier.