Joëlle Bergeron sera bien présente à la prochaine session du Parlement européen, à partir du 1er juillet. La députée européenne du Front national avait pourtant annoncé au lendemain des dernières élections européennes, le 25 mai dernier, son intention de laisser sa place à Gilles Pennelle, responsable du F N en Ille-et-Vilaine. Une décision contrainte et forcée par son parti, à laquelle l’élue a finalement décidé de ne pas se plier
"Ce n’est pas parce que je suis une femme que je dois partir". "Lorsqu'on est élu, le nom est proclamé au Journal officiel et il ne suffit pas de dire dans un journal qu'on démissionne pour que la démission soit effective", a déclaré Joëlle Bergeron. "Mon nom est sorti au Journal officiel et c'est mon nom qui a été retenu au Parlement européen", a-t-elle ajouté. La liste des élus aux élections européennes sur laquelle figure effectivement Mme Bergeron est parue au Journal officiel le 1er juin.
"Pour démissionner, il faudrait que je fasse un courrier au Parlement européen qui accepterait ou non ma démission et compte tenu des circonstances, je pense d'ailleurs qu'elle ne serait pas acceptée", a souligné Mme Bergeron, assurant ne pas avoir envoyé un tel courrier. "J'ai été élue, j'ai fait un très bon score dans le Morbihan et ce n'est pas parce que je suis une femme que je dois partir", a-t-elle ajouté. Joëlle Bergeron est l'une des deux élues du Front national dans la circonscription Ouest, qui envoie au total neuf députés à Strasbourg. Avec 19,25% des voix, le FN est arrivé deuxième de la consultation, juste derrière l'UMP (19,49%).
"Diktat". Joëlle Bergeron, conseillère municipale de Lorient, avait annoncé au lendemain du scrutin européen sa démission de son futur poste au Parlement européen. Interrogée par le quotidien Le Télégramme, elle avait parlé de "diktat" de la part des instances de son parti, qui auraient cherché à travers elle à faire élire une femme avant de l'écarter.
Pour le droit de vote des étrangers. Peu avant le scrutin européen, Joëlle Bergeron s'était publiquement prononcée pour le droit de vote des étrangers aux élections locales, une position contraire à celle de son parti. Au lendemain de l'annonce de la démission de Joëlle Bergeron, la présidente du FN, Marine Le Pen, avait affirmé avoir "exprimé le désir" que cette dernière "démissionne" de son mandat en raison, assurait-elle, de sa position sur le vote des étrangers.
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