L'INFO. Manuel Valls a "peur" d'une victoire prochaine du Front national, et il le crie haut et fort. Invité exceptionnel du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Monde/iTELE, dimanche, le Premier ministre a martelé, à de nombreuses reprises, sa crainte de voir le parti d'extrême droite s'imposer dans les urnes. Une posture critiquée à droite, mais aussi à gauche, notamment de la part de Martine Aubry. Invité d'Europe 1 lundi soir, Jean-Luc Mélenchon a assuré, lui, "avoir de l'amertume en les voyant découvrir qu'ils ont laissé le mal proliférer".
"C'est du cynisme". Le leader du Front de gauche, très critique à l'égard de l'exécutif depuis deux ans et demi, juge même que les socialistes actuellement au pouvoir ont "entretenu le mal par leur politique. Pour moi, c'est du cynisme, c'est une espèce d'encouragement qu'ils font : 'le FN va gagner, le FN va gagner, le FN va gagner…' Ceux qui pourraient hésiter sont donc invités à venir à la rescousse de la victoire du FN. C'est un encouragement pour que le Front national continue de siphonner les voix de la droite."
"Ils n'ont qu'un moyen de regrouper leur troupeau : faire peur". Et l'ancien sénateur, en homme politique expérimenté qu'il est, sait déjà à quoi s'attendre après le premier tour : "j'imagine que le soir du résultat des élections, on nous dira 'vous voyez, le danger du FN est tel que nous devons tous nous regrouper et fermer nos bouches…' Comme ils ne savent pas comment défendre leur politique, ils n'ont qu'un moyen de regrouper leur troupeau : faire peur".
"Bien sûr que Marine Le Pen est puissante". Alors que Manuel Valls a assuré que Marine Le Pen peut conquérir l'Elysée en 2017, Jean-Luc Mélenchon, lui, "n'en sait rien ! Vous avez peut-être un poulpe, vous, comme au Mondial… (en référence à Paul le Poulpe, stars des pronostiqueurs pendant la coupe du Monde 2010, ndlr) Mais une élection, c'est quelque chose d'ouvert, la campagne continue, donc attendez ! Bien sûr que Marine Le Pen est puissante et je pronostique qu'elle aura la dynamique pour elle puisque tout le système médiatique dit qu'elle l'a ! La force va à la force !"
"C'est ça l'état de la France, comprenez le Valls !" Quant aux profils et motivations des électeurs frontistes, Jean-Luc Mélenchon estime que "ce sont des gens désemparés par une situation qui les dépasse, les humilie et les martyrise socialement ! C'est ça le fond de l'air, pas les prédictions de grenouille de Manuel Valls. Les gens vivent une vie terrible !" Et de conclure, vibrant : "c'est ça l'état de la France, comprenez-le Valls !"
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