Des accords FN-UMP possibles aux législatives ? Marine Le Pen ne ferme pas la porte au parti de Nicolas Sarkozy. La présidente du parti de l’extrême droite indique, dans un entretien à paraître jeudi dans Valeurs actuelles, que si elle exclut "tout accord entre partis" avec l'UMP, elle envisage des "discussions" contre la gauche, en vue des élections législatives.
Une "entente" envisagée
"Nous regarderons au cas par cas, notamment la sincérité du candidat UMP qui nous proposerait une telle ‘entente’. Je ne suis pas fermée, a priori, à ce type de discussions", assure Marine Le Pen. "Je pense, d'abord, que tout élu UMP qui appellerait à voter pour nous serait immédiatement exclu. J'estime impossible, ensuite, tout accord entre partis : pour (Jean-François) Copé (le secrétaire national de l’UMP, ndlr) mieux vaut un député communiste qu'un député FN", assure Marine Le Pen.
"Si discussions il doit y avoir, c'est à la base. (...) Nous sommes prêts à accueillir et à encourager toutes les bonnes volontés, d'où qu'elles viennent", assure-t-elle.
Pas de "liste de noire" des candidats UMP
Par ailleurs, dans une interview à l’AFP, la présidente du Front national a contesté mercredi l'existence d'une "liste noire" de candidats UMP "à faire battre à tout prix". "Je déteste cette expression", a-t-elle confirmée. Cette formule avait été utilisée la veille par le député européen frontiste, Bruno Gollnisch. Et qui l'a réfutée à son tour mercredi.
S'"il n'y a pas de liste noire", "les électeurs" frontistes "se souviendront probablement de manière spontanée des candidats UMP qui se seront exprimés de manière violente à notre égard, y compris en appelant à voter socialiste", a toutefois tempéré Marine Le Pen.
Copé menace ceux qui seraient tentés
Jean-François Copé lui a répondu mercredi, assurant que tout accord local entre un candidat UMP aux législatives et le Front national serait "contraire à la ligne de l'UMP" et qu'il en tirerait "toutes les conséquences au niveau national", dans un entretien au Figaro Magazine à paraître vendredi. "Il n'y a pas de raison de penser que cette hypothèse arrivera" car "nous allons à une élection dans la seule perspective de la victoire", répond le député de Seine-et-Marne. "Il ne peut y avoir d'accord qu'avec les partis issus de la majorité présidentielle sortante", ajoute-t-il.
Mercredi matin, lors de la réunion à huis clos du groupe UMP à l'Assemblée nationale -la première depuis la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle-, Jean-François Copé avait indiqué, selon des participants, à propos de ces éventuels duels FN/PS : "On verra au soir du premier tour si ça se produit". "Sur le FN, on est harcelés et on le sera jusqu'au bout. On se calera jeudi" lors de la première réunion du comité stratégique de campagne pour les législatives sur le fait qu'il "n'y aura jamais d'alliance" avec le FN et que l'UMP "maintiendra tous ses candidats" au second tour, y compris en cas de triangulaires.