Pour les députés UMP, les propos contre l'un des leurs de Manuel Valls sont "ignobles". La cause de leur colère ? Le ministre de l'Intérieur, lors de la séance de mardi à l'Assemblée, a accusé le député UMP de Paris Claude Goasguen "de venir de l'extrême droite". Réaction immédiate des élus de l'opposition : ils ont quitté l'hémicycle et décidé de boycotter la séance de questions au gouvernement de mercredi.
>> Comment en est on arrivé là ? Pour l'éditorialiste d'Europe1, Caroline Roux, Manuel Valls n'a pas agit sur un coup de tête.
"Montrer les dents". Le ministre de l'Intérieur raconte en effet que depuis quelques séances à l’assemblée, la droite se montre "trop méprisante sur le fond et la forme dans ses questions au Premier ministre". Et il fallait "montrer les dents pour remettre les choses à leur place ". Il fallait, aussi, prouver à la majorité que malgré les difficultés du gouvernement, il reste des ministres combattifs. Ce qui l'a fait sortir de ses gonds cette fois ci, ce sont les accusations de complaisance avec les casseurs de l’ultra gauche, lors des manifestations à Nantes, ce weekend, contre l'aéroport de Notre-Dame des Landes.
Cette fois, pas de regrets. Ce n’est pas la première fois que Manuel Valls s'emporte à l'Assemblée. La dernière fois, il avait dit à l’opposition : le "retour du terrorisme, c’est vous". Mais il le reconnait lui-même, cette fois là, c’était une erreur, il s’est emporté. Ce n’est pas le cas cette fois ci. Manuel Valls n’a pas du tout le sentiment d’avoir dérapé. "C’est de la politique. La droite veut ressouder son électorat, en se présentant comme victime d’un ministre de l’intérieur de gauche plus raide avec les manifestations de droites. Manuel Valls assure, lui, qu’à Nantes la situation avait été anticipée comme il le fallait", décrypte Caroline Roux. Et de poursuivre : "ce n’est pas glorieux mais c’est posture contre posture. À un mois des élections, il faut mobiliser son camp".
"Manuel, c'est du Teflon". Manuel Valls applique simplement une veille recette, qu'il résume ainsi : "la meilleure défense, c’est l’attaque". Et selon l’un de ses amis : "Manuel, c’est du Teflon : tout glisse sur lui sans l’altérer. Il est déterminé". Déterminé à répondre aux attaques de l’opposition (et celle plus feutrées de son camp) et à tenir son rang dans l’opinion. "Le reste, il le sait, est entre les mains de François Hollande", conclut l'éditorialiste d'Europe1.