Dès l’annonce des (mauvais) résultats, dimanche soir, le Parti socialiste avait été très clair : il ferait tout pour qu’aucun candidat Front national ne remporte de municipalités à l’issue du second tour, dimanche prochain. Et pour ce faire, appliquer le principe du Front républicain, à savoir le retrait du candidat PS au profit de la droite, partout où cela est nécessaire. Certains suivent la consigne, mais d’autres s’y refusent, quitte à se voir priver de l’investiture du PS, voire à risquer l’exclusion. Europe1.fr fait l’inventaire.
• ILS SE RETIRENT
Perpignan. Le candidat PS à la mairie de Perpignan, Jacques Cresta (photo), troisième au premier tour des municipales avec moins de 12% des voix, a annoncé mardi le retrait de sa liste au second tour pour faire barrage au Front national. Le vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, 44 ans, qui a viré en tête (34,20%), sera donc opposé au maire sortant UMP Jean-Marc Pujol, 64 ans, et tentera de faire de la capitale des Pyrénées-Orientales et ses quelque 120.000 habitants la plus grosse prise de son parti aux municipales. Mais face à un seul adversaire, c'est quasiment impossible pour le vice-président du FN.
Saint-Gilles. Après un moment d’hésitation, Alain Gaido (photo) a finalement décidé de respecter les consignes du Parti socialiste. Le maire sortant de Saint-Gilles, dans le Gard, a annoncé mardi qu’il se retirait de la course pour le second tour des municipales. Le candidat du PS était arrivé troisième du scrutin (23,14%) derrière la liste UMP-UDI d'Eddy Valadier (25,36%) et surtout cette du candidat du Rassemblement bleu marine (RBM), Gilbert Collard (42,57%). L'avocat conserve toutefois des chances d'être élu, mais ce sera plus difficile que dans le cadre d'une triangulaire.
Digne-les-Bains. Bien que non étiqueté au Parti socialiste, Franck Di Benedetto a pourtant décidé d’appliquer le principe du Front républicain à Digne-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence. L’homme, qui avait recueilli 20,35% pour la liste divers gauche, a annoncé sa décision mardi matin. "Il y a eu une tentative de négociation pour une fusion de manière à éviter les déperditions de voix. Devant le refus de Patricia Granet, j'ai pris la décision de me retirer et j'appelle à voter pour elle", a-t-il déclaré. La liste DVG de ladite Patricia Granet avait recueilli 26,08%, alors que le la liste FN de Marie-Anne Baudoui-Maurel, une ex-présidente de l'"Association départementale des amis de Nicolas Sarkozy", était arrivée en tête, avec 27,69% des suffrages.
Brignoles. Jean Broquier dont la liste de gauche est arrivée dimanche en troisième position (27,3%) des municipales de Brignoles, dans le Var, derrière le Front national Laurent Lopez (37%) et l'UMP Josette Pons (35,5%), a annoncé lundi soir son retrait de l'élection sur sa page Facebook. "J'ai pris un engagement, parce que ma ville j'y crois. Le FN est en tête, nous sommes troisièmes et Mme Pons refuse le rassemblement républicain que je lui ai proposé. Qu'à cela ne tienne, je reste droit dans mes bottes et je retire notre liste", écrit Jean Broquier, à l'issue d'une réunion avec ses colistiers lundi soir.
Fréjus. La candidate PS Elsa Di Méo a annoncé mardi son retrait à Fréjus, dans le Var où le FN est arrivé en tête dimanche avec 40,3% des voix."Un choix difficile", a souligné la candidate. Le parti de Marine Le Pen se retrouvera donc en triangulaire au second tour avec une liste UMP et une liste DVD.
Valréas. Dans l'ancien fief de l'ex-ministre UMP Thierry Mariani situé dans le Vaucluse, le socialiste Gérard Santucci, se retire. Sa liste était arrivée en 4e position à Valréas derrière le FN (36,09%) et deux listes de droite, DVD (21,7%) et UMP (17,2%).
Cogolin. A Cogolin, dans le Var, Francis-José Maria, qui conduisait une liste divers gauche, arrivée en troisième position au premier tour, se retire. Le second tour se jouera donc entre le candidat du Front national Marc-Etienne Lansade, arrivé en tête du premier tour, avec 39,03%, et le candidat Divers droite Jacques Senequier qui a enregistré 26,72% des suffrages, dimanche dernier.
• ILS SE MAINTIENNENT
Béziers. Le socialiste Jean-Michel Du Plaa, tête de liste d'union de la gauche, a annoncé mardi qu'il se maintenait au second tour de l'élection municipale à Béziers, où Robert Ménard, soutenu par le FN, est arrivé en tête au 1er tour avec près de 45% des voix. Jean-Michel Du Plaa (18,65%) a précisé qu'il conduirait une liste constituée avec le Front de gauche. Mais sa décision n'a pas été appréciée rue de Solferino : "le candidat socialiste n'a pas l'investiture socialiste pour le deuxième tour. Il ne pourra pas utiliser le logo et le sigle socialistes", a ainsi déclaré Laurence Rossignolla porte-parole du PS sur BFMTV.
Cavaillon. La liste Union de la gauche-EELV aux municipales de Cavaillon, dans le Vaucluse, arrivée 3e lors du premier tour, a décidé de se maintenir dimanche prochain, minimisant la possibilité d'une victoire du FN. " Si on se retire, nous laissons la droite dure et le FN seuls face à face", estime Olivier Florens, tête de liste UG-EELV.
Montpellier. Le dissident PS Philippe Saurel, deuxième avec 22,94% des suffrages au premier tour de l'élection municipale dimanche à Montpellier, et donc en position de troubler le jeu, a annoncé mardi avoir refusé les alliances proposées tant Jean-Pierre Moure (PS-EELV, 25,27%) que par Jacques Domergue (UD-UMP, 22,72%). Il y a aura donc quatre candidats en lice au second tour dans la ville de feu Georges Frêche, la FN France Jamet, 13,81 %, se maintenant.
Beaucaire. Dans cette commune du Gard, Claude Dubois, le candidat d l’union de la gache qui a remporté 12,07% des voix, refuse lui aussi de se retirer. A Beaucaire, deux listes DVD ont décidé de se maintenir face à l'équipe FN arrivée en tête dimanche au 1er tour des municipales avec 32,84% des suffrages. Le maire sortant UDI Jacques Bourbousson (22,46%) et Christophe André, membre de l'UMP à la tête d'une liste DVD (18,18%), ont refusé lundi de joindre leurs forces. Considérant que le "front républicain contre le FN" revient à des personnes du même bord, Claude Dubois a déclaré : "ils courent après mes 12%. M. Bourbousson doit se rendre à l'évidence, il ne peut plus gagner et doit se désister", a-t-il estimé.
Marseille (7e secteur). Dans le 7e secteur de Marseille, qui englobe les 13e et 14e arrondissements de la cité phocéenne, le risque que le frontiste Stéphane Ravier, arrivé en tête avec 32,88% des voix, est réel. Pourtant, Garo Hovsepian, le candidat PS, troisième avec 21,66% des voix, n’a pas prévu de se retirer de la course. Et Patrick Mennucci, tête de liste socialiste à Marseille, n’a pas prévu de lui demander. "Pourquoi le retirerais-je ? Le front républicain dans ce secteur conduirait à l'élection certaine de M. Ravier, M. Miron n'est pas capable avec 28% des voix de s'opposer a lui", a-t-il argué mardi matin sur Europe 1, faisant référence au score du candidat UMP, Richard Miron (27,83%). Du coup, le PS s’est allié avec le Front de gauche (6,43%). Et un bon report des voix de Pape Diouf (8,10%) pourrait effectivement lui permettre au maire sortant de l’emporter.
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