"Fermeté", credo de Sarkozy dans le 9-3

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Hélène Favier , modifié à
"Absentéisme scolaire", "trafics"... Le président est de retour sur le terrain de l'insécurité.

"Fermeté absolue", "action en profondeur", interventions "sans restriction"... En visite en Seine-Saint-Denis, dans la banlieue parisienne, Nicolas Sarkozy a multiplié mardi les déclarations sur un de ses thèmes de prédilection : la sécurité dans les quartiers sensibles.

"La fermeté absolue"- 1ère déclaration : avant de s'exprimer à Bobigny, le Chef de l'Etat a, tout d'abord, rendu visite à deux dépôts d'autobus cibles d'attaques en mars à Tremblay-en-France. Il a alors assuré : "les violences dans les transports et les établissements scolaires en Seine-Saint-Denis, ça doit cesser. Il n'y a aucune raison que la République renonce à s'appliquer partout. La République doit réagir avec une fermeté absolue". Le président a alors promis des "résultats" et, s'il a admis que tout ne pouvait se résumer "à des problèmes de police et de sécurité", il a estimé que, sans sécurité, il n'y aurait "pas de développement économique et social".

Sécuriser les halls d'immeuble - 2e déclaration : A Bobigny, à l'occasion de la prise de fonction du préfet Christian Lambert, Nicolas Sarkozy a ensuite martelé que la police interviendrait "sans restriction" dans les halls d'immeubles des cités sensibles. "Aucune commune, aucun quartier, aucun hall d'immeuble de Seine-Saint-Denis n'échappera à l'autorité de la loi", a-t-il indiqué avant d'ajouter : "Je tiens à ce que les forces de police (...) marquent leur autorité dans les halls d'immeuble des cités touchées par la délinquance", le préfet doit "y veiller personnellement".

Les allocations familiales - 3e déclaration : Toujours à Bobigny, le président Nicolas Sarkozy a annoncé que "désormais, la décision de suspendre les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire injustifié et répétitif d'un élève devra avoir un caractère systématique". Un projet de loi sera déposé à l'Assemblée nationale "dès la semaine prochaine pour aller dans ce sens", a ajouté le chef de l'Etat. Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, avait récemment formulé l'idée que la suspension des allocations familiales, prévue dans une loi de 2006, soit confiée aux préfets et non plus aux conseils généraux pour rendre la mesure plus efficiente. Par ailleurs, le président a répété qu'à la rentrée seraient créés des établissements spécialisés pour accueillir des jeunes de moins de 16 ans qui perturbent gravement la vie scolaire, dont deux en Seine-Saint-Denis.

La sécurité dans les écoles - 4e déclaration. Poursuivant son discours, Nicolas Sarkozy a annoncé que le gouvernement allait proposer à 53 chefs d'établissements scolaires "particulièrement sensibles" d'installer "un bureau destiné au policier ou gendarme référent". Le rôle de cet agent ? "recevoir les jeunes tentés par les chemins de la délinquance" et "écouter les enseignants qui peuvent avoir peur de tel ou tel". Au printemps 2009, le chef de l'Etat avait demandé que soient "sanctuarisés les établissements scolaires". A la rentrée dernière, des "équipes mobiles de sécurité", composées notamment de policiers ou de gendarmes à la retraite, avaient commencé à être déployées dans certains établissements sensibles.