Cette fois, c’est officiel : Fessenheim continue. Sur Europe 1, le ministre chargé de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique, Eric Besson, a annoncé vendredi que la centrale nucléaire de Fessenheim allait "continuer son activité pour dix ans, moyennant un certain nombre de travaux importants".
Besson contredit NKM
Dans un avis rendu au gouvernement mardi, l’Autorité de sûreté nucléaire avait indiqué que l'exploitation du réacteur N°1 de la centrale, pouvait se poursuivre pour dix années supplémentaires, sous réserve de travaux. "L’ASN impose un socle de béton supérieur et une deuxième source de refroidissement" a détaillé le ministre.
"Le gouvernement, Nathalie Kosciusko-Morizet, François Baroin et moi-même avons pris acte de la décision de l’ASN", a indiqué vendredi Eric Besson. Pour la première fois, le ministre a donc contredit sa collègue à l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, pour qui l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire ne valait pas "prolongation"."Ce rapport est une étape nécessaire (...), mais en l'occurrence, sur Fessenheim, ce serait une mésinterprétation que d'en conclure que ça y est, le gouvernement a décidé de prolonger pour dix ans. Ce n'est pas le cas", avait déclaré NKM.
"Fessenheim sera soumise à l'audit post-Fukushima" :
"Fessenheim sera ensuite, comme toutes les centrales françaises, soumise à l'audit post-Fukushima", a cependant précisé Eric Besson. La centrale, doyenne des installations en activité en France, est en service depuis 1977. Les écologistes réclament sa fermeture, estimant que la France ne peut être "le seul pays" à ne pas tirer les conséquences de la catastrophe de Fukushima. De nombreuses organisations alsaciennes dénoncent aussi la vétusté des installations, s'inquiétant surtout des risques sismiques dans la région.