L’annonce par Ségolène Royal de sa candidature aux primaires du PS a déclenché un flot de petites phrases assassines, mardi, au sein même du Parti socialiste.
"Elle a perdu de son aura"
Le maire PS de Lyon, Gérard Collomb a ainsi estimé que Ségolène Royal "avait perdu beaucoup de son aura au sein du Parti socialiste".
"Je pense qu'au sein du PS, chez les élus en particulier, il y a beaucoup de gens qui l'avaient soutenue et qui, aujourd'hui, ont pris leur distance et vont se retrouver derrière Dominique Strauss-Kahn, s'il revient en temps voulu, c'est à dire au mois de juin prochain", a asséné l'élu socialiste.
L'ancien ministre Paul Quilès a quant à lui ironisé sur Sud Radio : "le problème au PS, et pas seulement avec cette candidature, (...) c'est qu'on est pas en train de parier sur un cheval. On a l'impression que c'est le PMU de temps en temps", a-t-il déclaré, dénonçant la mise en avant de personnalités plutôt que d'un programme pour le Parti socialiste. "Les Français n'ont pas besoin de grandes vedettes, on n'est pas à l'Eurovision", a renchéri l'ancien ministre de François Mitterrand.
"Ne pas se laisser embarquer" par l'annonce de Royal
Les mots de Jack Lang ont été encore plus durs : "Pauvre Parti socialiste ! Le grand parti de Mitterrand, Blum et Jaurès est aujourd'hui la proie d'ambitions purement personnelles qui le déchirent et l'humilient. Les prétendants s'étripent sans véritable vision et sans réel projet collectif. Tout cela est consternant", a jugé le député PS du Pas-de-Calais.
"L'élection présidentielle, c'est dans un an et demi, la primaire ça va avoir lieu au mois d'octobre de l'année prochaine. Il faut que chacun garde son calme" et travaille sur le fond des propositions, a, pour sa part, expliqué Laurent Fabius alors qu'Elisabeth Guigou exhortait son parti à ne rien "accélérer" après l'annonce de Ségolène Royal. Les socialistes ne devaient pas "se laisser embarquer dans une espèce de précipitation et de surenchère", a-t-elle insisté.
"Tout ça donne une image épouvantable"
De son côté, André Vallini, député socialiste de l'Isère a souligné la nécessité, pour la direction du PS, "de reprendre les choses en mains". "On ne peut pas continuer à ce rythme avec un candidat par semaine", a-t-il souligné sur Europe 1, mardi soir. "Tout ça donne une image épouvantable", a regretté le député.
Bref, au lendemain de son annonce, Ségolène Royal peut compter ses soutiens au sein du PS.