Ils ont testé leur cote d'amour auprès de la gauche de la gauche. Martine Aubry, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg se sont rendus samedi à la Fête de l'Humanité, sans toutefois se croiser, moins de deux jours après leur débat télévisé. Ils ont été accueillis par Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche et ex-PS, qui refuse de se "mêler" des affaires de son ancien parti. Les autres candidats à la primaire, François Hollande, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet, n'ont pas fait le déplacement samedi.
A l'heure du déjeuner, Martine Aubry a pu écouter, stoïque, l'appel de Pierre Laurent : "Soyez de gauche, a lancé le secrétaire national du PCF, Libérons-nous ensemble des années 80 et du poison libéral".
Aubry huée
"Il a posé la vraie question : il faut battre Nicolas Sarkozy, mais pour quoi faire", a commenté la candidate à la primaire. Sur le stand du Front de gauche, elle a affirmé avoir reçu "un bon accueil", malgré les sifflets de quelque "40 gauchistes" et n'a pas pris la parole, se contentant d'une photo avec Jean-Luc Mélenchon. Elle a cependant tenu à marquer sa différence avec le Front de gauche, notamment sur la nationalisation des banques. "Je n'y suis pas favorable, je préfère une séparation des banques de dépôt et d'investissement".
Venue un peu plus tôt dans la matinée, Ségolène Royal, en veste et écharpe rouges, a pour sa part fait des des propositions de travail à Jean-Luc Mélenchon. Elle a souligné l’existence de "deux points de convergence" avec Jean-Luc Mélenchon, à commencer par "la réforme bancaire". "Les banques doivent obéir et cesser de commander" et "racketter les gens avec des tarifs bancaires exorbitants", a-t-elle expliqué.
"Arnaud, avec nous"
Autre point commun entre les deux candidats, "l’interdiction des licenciements boursiers", qu’il faut "inscrire dans une loi" pour "remettre de l’ordre juste". Ségolène Royal a également proposé à Jean-Luc Mélenchon de "lui transmettre deux projets de loi" sur ces sujets, afin que le Front de gauche puisse "travailler dessus" et les "finaliser" dans une "démarche participative".
Mais c'est peut-être Arnaud Montebourg qui a réussi à tirer son épingle du jeu samedi : accueilli aux cris de "Arnaud, avec nous", le député de Saône-et-Loire a été chaleureusement salué par Jean-Luc Mélenchon, avec qui il avait fait campagne contre le traité européen en 2005. "Je me bats à l'intérieur. Jean-Luc se bat à l'extérieur", a affirmé le candidat à la primaire, affirmant qu'"il y a des éléments du Front de gauche qui devraient être dans le projet du PS".