"Les partis, cela peut mourir. Mais ça meurt lentement", explique à Europe1.fr le politologue Gérard Grunberg. De vendredi à dimanche à La Courneuve, se tient la traditionnelle Fête de l’Huma du PCF. Mais cette année, le Parti communiste, déjà absent de la course à la présidentielle, semble avoir même disparu du premier rang de sa propre fête de rentrée.
De la Fête de l'Huma sauce Mélenchon
Plusieurs indices attestent de cette "disparition" du Parti communiste : vendredi, c’est Jean-Luc Mélenchon, candidat commun du PCF, du Parti de gauche et de la gauche Gauche unitaire pour 2012, qui a mené la conférence de présentation et l’inauguration de cette 76e Fête de l’Huma. Et puis, dimanche soir, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, ne sera pas seul sur la grande scène pour prononcer le discours phare du week-end. Il passera avant le candidat Jean-Luc Mélenchon, qui aura, lui, pour mission, de lancer sa campagne pour 2012.
"La présidentialisation a sauvé le PS qui a su susciter l’intérêt avec sa primaire. Et la non-présidentialisation a tué le PC qui a renoncé à présenter un candidat", commente encore Gérard Grunberg. En somme, par peur ne faire qu’un score infinitésimal et faute de fonds, les communistes se sont ralliés à Jean-Luc Mélenchon qu’ils jugent en mesure de faire plus de 5%. Mais ils ont, en même temps, scellé leur destin, se privant de toute médiatisation.
Ici, "on met de côté les égos"
"C’est le petit bazar médiatique qui est responsable de cela", réplique, sur Europe1.fr, Patrice Bessac, porte-parole national du PCF. Jouant de la méthode Coué, il assure que tout va bien au parti communiste. Mieux encore : il se dit "heureux" de faire partie d’un mouvement qui "met de côté les égos et où la vedette, c’est avant tout l’union". "On va jouer collectif du début à la fin. Il n’y a pas ici le Royal-Show", insiste-t-il.
Reste que le PCF est désormais marginalisé en France : le parti se concentre donc sur son encrage local et l’enjeu est pour lui de négocier avec le PS, à la manière du Parti radical de gauche, pour conserver des territoires et un groupe parlementaire à l’Assemblée. "Le parti a abandonné tout le reste", analyse Gérard Grunberg. La présidentielle donc. Et peut-être même sa Fête de l’Huma.