La rentrée des socialistes a sonné dimanche à l'occasion de la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire. Claude Bartolone et Arnaud Montebourg, les deux "tontons flingueurs" de la première année du quinquennat, ont toutefois joué "l'unité" et le "rassemblement" derrière l'exécutif.
Les deux hommes étaient arrivés décontractés, chemise blanche, manches retroussées, barbe de trois jours pour le ministre du Redressement productif, pour la 41e édition de ce rendez-vous qui sonne traditionnellement les trois coups de la rentrée socialiste avant la grand-messe de La Rochelle. Quelques militants avaient pour leur part revêtu une marinière, clin d'oeil à Arnaud Montebourg qui avait posé avec ce vêtement dans un magazine pour vanter le "Made in France".
Unité et rassemblement, mots d'ordre du rassemblement. Le président de l'Assemblée nationale et le ministre du Redressement productif, dont les marques d'indépendance au sein de la majorité ces derniers mois ont parfois déplu, se sont montrés particulièrement rassurants. "Il y a besoin de la mobilisation et du rassemblement des socialistes, bien sûr, mais de la gauche (dans son ensemble, ndlr)", a ainsi déclaré Claude Bartolone dès son arrivée dans ce village bourguignon de 650 âmes.
L'invité d'honneur de la Fête de la rose s'est dit "pressé d'en découdre" en cette rentrée aux dossiers majeurs : "retraites", "budget", puis "élections municipales et européennes" en 2014. "Je trinque à l'unité et la combativité, deux grandes manières de changer l'état des choses", a pour sa part lancé Arnaud Montebourg, grande vedette de cette fête qu'il a organisée pendant 15 ans, avant son entrée au gouvernement.
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Valls défendu par les deux hommes. Les deux hommes ont par ailleurs rejeté les vives critiques de Jean-Luc Mélenchon à l'encontre Manuel Valls. Arnaud Montebourg a en effet défendu son collègue de l'Intérieur, qui avait d'ailleurs été l'invité d'honneur de le Fête de la rose en 2007. "La droite, elle fait du nationalisme ethnique. Elle est dans l'imitation du lepénisme. En ce qui nous concerne, pour combattre le Front national, nous pratiquons le patriotisme économique et social. C'est une autre vision du rassemblement de la nation autour du redressement du pays. Et donc nous y associons chacun et sans discrimination". "Et je crois que Manuel Valls fait particulièrement partie de cet état d'esprit", a-t-il souligné.
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Les deux hommes, connus pour leur franc-parler, avaient-ils décidé d'être "sages", en cette rentrée qui s'annonce difficile au regard des dossiers explosifs, comme les retraites, et déjà marquée par un conflit entre deux ministres, Manuel Valls et Christiane Taubira au sujet de la réforme pénale ? "Est ce que vous nous avez vus pas sages ?", a souri Claude Bartolone aux journalistes, tandis qu'Arnaud Montebourg laissait échapper un rire.