C’est peu de dire que François Fillon n’a pas été convaincu par François Hollande, invité dimanche soir du journal télévisé de TF1. Le chef de l’Etat, confronté à des sondages en berne et à la violence de la crise, a voulu reprendre la main en annonçant notamment un calendrier de son action à venir et en se plaçant en première ligne. Mais pour l’ancien Premier ministre, "on a eu l’impression d’un président aux abois", a-t-il jugé lundi matin sur Europe 1.
Un président en "profond désarroi", selon Fillon :
Pour François Fillon, si le président a beaucoup parlé de calendrier, de méthode, s’il a fait acte d’autorité, c’est "pour dissimuler un profond désarroi". Et "ce désarroi est lié à la façon dont François Hollande a été élu, en disant aux Français : ‘il y a Sarkozy qui est un problème pour le pays, on va changer de président et tout ira mieux’", a poursuivi l’ancien Premier ministre. "Sarkozy est parti, on s’aperçoit qu’il y a une crise très grave, et le changement, ce n’est plus pour maintenant, c’est pour dans deux ans", a-t-il ironisé.
"Dans deux ans, plus de chômage et la récession"
Le député de Paris est d’autant plus sévère qu’il juge les mesures annoncées contre-productives. "Ce que François Hollande a annoncé hier ne peut qu’amener à l’augmentation du chômage et à l’augmentation des difficultés des Français. Dans deux ans, on sera dans une situation bien plus mauvaise encore qu’aujourd’hui, avec plus de chômage et de la récession", a asséné François Fillon, qui cible surtout l’augmentation de l’impôt sur les entreprises, à hauteur de 10 milliards d’euros. "Comment voulez-vous que les entreprises fassent de la croissance avec des impôt supplémentaires, avec des contraintes supplémentaires ? "
Enfin, François Fillon s’en est pris à une mesure emblématique de François Hollande : la taxation à 75% des revenus supérieurs à un million d’euros sur un an. Le chef de l’Etat a précisé que cette taxe s’appliquerait à tous, mais qu’elle serait exceptionnelle et vouée à disparaître dans deux ans. "Ils sont comme une poule qui a trouvé un couteau, avec cette historie de taxation à 75%. C’est stupide", a raillé le député UMP. "Personne ne comprend dans le monde entier, que la France puisse faire cela. On nous dit que c’est pour deux ans, la durée du redressement. Mais de toute façon, la France ne sera pas redressée, et il faudra maintenir cette taxe qui rapporte très peu", a conclu François Fillon.