Selon lui, les Français ont à choisir entre Sarkozy et "un candidat qui accompagnera le déclin".
"Depuis le début de la campagne, une question se pose : est-ce que François Hollande peut gouverner le pays ? Est-ce qu'il en a le caractère et les capacités ?", a estimé, lundi matin sur Europe 1, le Premier ministre François Fillon remettant en cause la capacité du candidat socialiste à la présidentielle à faire face à la crise actuelle.
Sarkozy ou "le déclin"
Cette crise est d'ailleurs "bien plus grave qu'une crise : on a changé de monde", a insisté le Premier ministre fustigeant ceux qui promettent des réformes qu'ils ne pourront pas tenir. "Il n'y aura plus d'âge d'or (...). Et tous ceux qui assurent que ce sera facile, qu'on n'est pas obligé de réduire les déficits, qu'on peut prendre des mesures de relance, nous feront rater un rendez-vous historique", a ajouté François Fillon précisant qu'il visait bien, dans cette diatribe, François Hollande, favori des sondages, qui "change en permanence de point de vue sur tous les sujets".
En somme, selon lui, en mai prochain, les Français auront à choisir entre Nicolas Sarkozy et "un candidat qui accompagnera le déclin de la France", le socialiste François Hollande. François Fillon s'est ensuite fait plsu pessimiste que jamais sur l'avenir de la France et de l'Europe : "Cette élection présidentielle, c'est la dernière sortie avant le déclin. Le déclin de l'Europe, le déclin de la France, le déclin des vieux pays industrialisés".
"Il y a des gens qui n'aiment pas le style du président de la République mais personne ne se demande s'il a les capacités pour gouverner le pays", a-t-il asséné rappelant qu'il ira soutenir Nicolas Sarkozy, dimanche prochain pour son grand meeting de Villepinte.
L'idée d'un front européen anti-Hollande est "absurde"
François Fillon est ensuite revenu sur l'information de Der Spiegel selon laquelle un front de plusieurs dirigeants européens se serait constitué pour ne pas recevoir François Hollande. "François Hollande se fait plus gros qu'il n'est !", a-t-il raillé.
"L'idée même que tous ces chefs de gouvernement se téléphonent pour parler de lui est une idée à laquelle personne ne peut croire un seul instant", a-t-il dénoncé, jurant qu'il n'y a pas eu de consignes données par Paris pour boycotter François Hollande.
Fillon ne désavoue pas Guéant
Par ailleurs, lors de cette interview, François Fillon est revenu sur la polémique de la viande halal.
Le Premier ministre n'a pas désavoué Claude Guéant sur le lien établi par le ministre entre droit de vote des étrangers et viande halal, mais a souligné que la position du gouvernement était celle qu'il avait lui-même défendue au Sénat. Le 8 décembre, face à la nouvelle majorité de gauche au Sénat, François Fillon avait alors dénoncé un "travail de sape d'un des fondements de notre République" et mis en garde contre "le risque de communautariser" le pays.
Il a repris cet argumentaire sur Europe 1, estimant que c'est "la République qui est en danger face au communautarisme". "Si on laisse s'installer un vote aux seules élections municipales, avec des citoyens à deux vitesses, qui repose sur l'expression de communautés dans un pays où la question du communautarisme se pose de plus en plus (...), on verra ce communautarisme continuer de se développer", a-t-il expliqué. Selon lui, "un étranger qui veut s'intégrer dans notre pays, la meilleure façon de le faire c'est de devenir français tout simplement".