Le Premier ministre "s’est exprimé de façon assez injurieuse à l’égard de l’opposition dimanche. Notamment quand il a parlé d’escroquerie", a fustigé la socialiste Ségolène Royal, lundi sur Europe 1.
Choquée par le mot "escroquerie"
Dimanche soir sur TF1, François Fillon avait jugé qu’une des propositions du PS sur la réforme des retraites, une plus forte taxation du capital, était "une sorte (...) d'escroquerie" car cela "n'a jamais permis de trouver des financements suffisants pour les masses qui sont en cause en matière de retraites".
"On ne gère pas un pays avec des invectives. Je demande au gouvernement d’être raisonnable", lui a répondu Ségolène Royal.
"Il peut se passer quelque chose au Sénat"
Par ailleurs, l’ex-candidate à la présidentielle a estimé qu’"il peut se passer quelque chose au Sénat. Je lance très clairement un appel aux centristes et à la droite modérée (…). Je souhaite que le Sénat demande au gouvernement de renouer le dialogueet d'apporter une écoute aux Français qui résistent et qui veulent autre chose", a-t-elle espéré.
"Plus la mobilisation de demain [mardi] sera déterminée, puissante et sereine, plus le Sénat, qui se réunit mercredi, sera en situation de demander au gouvernement de reprendre ce dialogue", a-t-elle martelé avant de conclure : "La retraite est le patrimoine commun des Français (...). Ce modèle social n'est pas voué à être détruit".
Le supplice de la goutte d'eau
Quant au prochain remaniement du gouvernement, elle a estimé que "là aussi, on observe un grand désordre institutionnel", une "pagaille gouvernementale".
"On voit un exécutif affaibli et un Premier ministre qui, tous les jours, s'attend à trouver un nouveau nom dans la presse" pour le remplacer. "On voit une espèce de supplice de la goutte d'eau sur les ministres qui ne savent pas s'ils vont rester ou partir, et donc le gouvernement n'est pas au travail", a critiqué la présidente de la région Poitou-Charentes appelant à "remettre un peu d'ordre juste dans le pays".