L'INFO. Quelques heures après la volte-face de Jean-Pierre Jouyet, qui a confirmé que l’ancien Premier ministre a discuté avec lui de l'affaire Bygmalion et des pénalités pour la campagne de Sarkozy, l’ancien Premier ministre était l’invité du journal de 20 heures de TJ1, dimanche soir, et a nié avoir demandé une accélération de la justice : "à aucun moment !"
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"J’ai porté plainte contre les journalistes". Le visage grave, le député de Paris a pris la parole en se disant "scandalisé et en colère contre des accusations qui mettent en cause mon honneur. En 30 ans de vie politique, je n’ai jamais été associé à la moindre affaire. Ce n’est pas un hasard. J’ai des valeurs, des principes." Et de poser une question à Claire Chazal, qui menait l'entretien : "pendant les cinq ans où j’ai été Premier ministre, avez-vous entendu une seule fois que je faisais pression sur la justice ? Jamais. Parce que c’est contraire à mes principes et ensuite parce que c’est une insulte à mon intelligence que de m’accuser de l’avoir fait car je sais que la justice ne fonctionne pas comme ça."
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"Il faut écouter cet enregistrement." Alors que Jean-Pierre Jouyet assure avoir parlé des pénalités de Sarkozy avec François Fillon, ce dernier a fermement démenti : "s’il dit ça, c’est un mensonge. Il faut écouter cet enregistrement. Pourquoi ne l’entend-on pas ? Que les journalistes les livrent ! Il y a des choses à cacher ? Je ne peux pas croire que monsieur Jouyet ait tenu ces propos. Je l’accuse de mensonge. Si jamais les enregistrements révèlent qu’il s’est exprimé ainsi, ce serait extrêmement grave et voudrait dire que l’on est en présence d’un scandale d’Etat. Cela voudrait dire qu’au sommet de l’Etat, il y a des personnes qui cherchent à déstabiliser un responsable de l’opposition, à éliminer un probable concurrent à l’élection présidentielle, à diviser le principal parti d’opposition. Et qui cherche, avec une balle, à atteindre Nicolas Sarkozy et François Fillon en même temps."
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Une plainte contre Jouyet ? Très remonté, François Fillon a assuré qu’il ferait preuve de fermeté dans cette affaire : "je ne laisserai pas faire et je rendrai coup pour coup. J’ai porté plainte contre les journalistes en diffamation. S’il est avéré que les propos ont été tenus, c’est vis-à-vis de monsieur Jouyet que nous aurons une explication judiciaire."
Avec Sarkozy, "nous ne sommes pas des adversaires !" Sur le fond des accusations - empêcher le retour de Nicolas Sarkozy en accélérant les procédures judiciaires à son encontre -, François Fillon, qui a confirmé avoir appelé l’ancien président samedi soir, a assuré que "c’est une fable et c’est infamant. Jamais je ne me serais prêté à une manœuvre pareille. On a des divergences de vue sur la façon de redresser notre pays, mais nous ne sommes pas des adversaires ! On a gouverné ensemble, on a un respect mutuel l’un pour l’autre. Mais on utiliserait des méthodes comme celle-là"