Fillon, l'ambitieux. Dans une interview au Monde publiée mardi, l'ancien Premier ministre lève enfin le voile sur ses intentions pour 2017. François Fillon se dit prêt à "tout faire" pour participer à la primaire qui désignera, en 2016, le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle de 2017. "Je vais tout faire pour l'être, en faisant en sorte que cela soit utile à mon pays", promet-il.
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Fillon, l'affranchi. Celui que Nicolas Sarkozy qualifiait de "collaborateur" au début du quinquennat s'est visiblement affranchi de la tutelle de l'ancien président. Contrairement à Jean-François Copé - qu'il met ainsi en difficulté - François Fillon n'entend pas laisser sa place à Nicolas Sarkozy, dans l'hypothèse d'un retour de l'ancien chef de l'Etat. "On a perdu deux élections coup sur coup : la présidentielle puis les législatives. Cela veut dire que tout est à reconstruire. Nous sommes tous au même niveau et nous avons tous nos preuves à faire. Moi le premier", tranche François Fillon. "Si Nicolas Sarkozy s'engageait dans cette voie et réussissait, je le soutiendrais. Mais aujourd'hui, la question n'est pas posée dans ces termes", balaie l'ancien Premier ministre. Et si c'est lui le mieux placé ? Attend-il des autres concurrents qu'ils se rangent derrière lui ? La réponse ne peut pas être plus claire : "Cela va de soi".
Fillon, l'autocritique. Comme pour se démarquer un peu plus de Nicolas Sarkozy – qui se voit reprocher de ne pas l'avoir fait - François Fillon confirme qu'il va se livrer à l'autocritique de ses cinq années passées à Matignon. "On doit toujours être lucide. Pour ma part, je vais faire le bilan de ma propre action. Nicolas Sarkozy fera son bilan lui-même", souligne l'ancien Premier ministre. Une prise de position qui ne peut que satisfaire Jean-Pierre Raffarin, premier à avoir réclamé un droit d'inventaire du précédent quinquennat :
Je salue l'expression libre de @francoisfillon sur l'action passée. Fierté et lucidité sont compatibles.— Jean-Pierre Raffarin (@jpraffarin) February 26, 2013
Désormais, ce sera donc chacun pour soi. Pas question de porter la responsabilité des échecs de Nicolas Sarkozy. Le "collaborateur" affiche déjà un regret : avoir "trop tardé à prendre des mesures radicales en matière de compétitivité".
Fillon, le meilleur opposant ? Pour autant, l'heure n'est pas aux candidatures mais à la construction d'un projet de "redressement national" comme il l'avait déjà expliqué dimanche soir, au JT de TF1. Concrètement, François Fillon va multiplier les déplacements en province dans les prochains mois. Des déplacements parfois de "deux jours", qui lui laisseront le temps de "prendre le pouls de la société française", a précisé son porte-parole Jérôme Chartier.
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