A droite, il n’y a pas que François Fillon. Jeudi, l’ancien Premier ministre a monopolisé toutes les attentions en annonçant depuis Tokyo qu’il serait "candidat quoiqu’il arrive" à la primaire UMP de 2016. "Quoiqu’il arrive", c’est donc qu’il est prêt à affronter Nicolas Sarkozy dans le cas d’un éventuel retour de l’ancien président. Mais pour ce dernier, l’heure n’est pas encore venue de se lancer dans la bataille avec son ancien "collaborateur".
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2.500 dollars l’entrée. Jeudi, c’est en effet une nouvelle page de sa vie de conférencier qu’a ouverte Nicolas Sarkozy. A Las Vegas, celui qui reste la personnalité préférée des sympathisants de l ’UMP a participé à un forum économique, où il s’est exprimé pendant 45 minutes devant le gotha de la finance internationale. Ticket d’entrée : 2.500 dollars pour écouter une demi-douzaine d’invités du même calibre. Avant lui, George Bush, Bill Clinton ou encore Gordon Brown s’étaient pliés à l’exercice.
Sarkozy, sourire figé. A sa sortie, l’ancien président a serré quelques mains, notamment à deux Français venus le saluer, mais il ne s’est pas attardé. Tout juste quelques mercis en souriant. Et quand le correspondant d’Europe 1 l’a interpelé sur le cas Fillon, Nicolas Sarkozy est resté de marbre, puis s’est éloigné avec ses deux gardes du corps français, le gouvernement américain n’assurant plus la protection des anciens présidents pour des questions budgétaires. "Être sarkozyste, c'est accepter la concurrence, on ne peut pas lui reprocher son ambition", a confié jeudi l'ancien président à un proche, cité par Le Figaro.
Deux hommes, deux camps. La prise de distance de François Fillon commence à sérieusement à agacer les sarkozystes de la première heure. Et la petite pique lancée à Nicolas Sarkozy depuis le Japon n’a pas calmé leur courroux : "moi, je suis engagé dans la vie politique, ce n'est pas son cas." Le député de Paris est déterminé, et il a voulu le faire savoir. 2017 ne se fera pas sans lui, et le message est bien passé. "Fillon est plus préoccupé par sa carrière que par ce qu'il se passe en France", a taclé le député-maire de Levallois Patrick Balkany, grand ami de Sarkozy, sur Europe 1. "L'opinion publique n'a pas tellement envie d'entendre parler de 2017", a grincé le sénateur des Hauts-de-Seine Roger Karoutch sur i-Télé. "Vous croyez vraiment que nos concitoyens qui galèrent se demandent aujourd'hui : est-ce que François Fillon sera président en 2017?" a moqué sur BFM TV Geoffroy Didier, leader de la Droite forte. La "fillonie" est prête au combat, la "sarkozie" prépare la riposte.