Alors que le chef de l'Etat n'a toujours pas officiellement réagi à la perte du triple A, c'est François Fillon qui était en première ligne samedi matin. Objectif : calmer le jeu. Le Premier ministre a estimé que la dégradation de la note de la France par l'agence Standard and Poor's ne devait être ni "dramatisée" ni "sous-estimée", répondant au passage aux attaques lancées deux heures plus tôt par le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande.
Fillon évoque de possibles "ajustements"
"La France est un pays sûr, un pays dans lequel les investisseurs ont confiance et peuvent avoir confiance. Les agences de notation sont des baromètres utiles, mais ce ne sont pas elles qui font la politique de la France", a voulu rassurer le Premier ministre lors d'une conférence de presse à Matignon. François Fillon a par ailleurs jugé que cette dégradation intervenait "à contre-temps au regard des efforts engagés par la zone euro, des efforts que les investisseurs d'ailleurs commencent à reconnaître".
Face aux craintes d'un nouveau plan rigueur, le Premier ministre a répondu que les mesures budgétaires déjà prises par le gouvernement étaient "suffisantes" pour faire face à la dégradation de la note de la France, évoquant cependant de possibles "ajustements au regard de la croissance constatée".
François Fillon a réaffirmé disposer de "marges de précaution dans le budget 2012" sous forme de réserves de précautions de l'ordre de 6 milliards d'euros, selon le gouvernement. Elles pourraient "être transformées en annulations de dépenses" par les ministères, a-t-il expliqué.
"François Hollande a particulièrement tort"
Le Premier ministre n'a pas non plus manqué de répondre à François Hollande, qui a affirmé samedi que "c'est une politique qui a été dégradée, pas la France". "François Hollande a particulièrement tort de prétendre que c'est notre politique qui est sanctionnée", a rétorqué le Premier ministre.
Décidé à mettre les points sur les "i", François Fillon a mis la gauche face à ses responsabilités. A "ceux qui dramatisent la situation", le Premier ministre a déclaré qu'ils "devaient y réfléchir à deux fois" : "ce sont en effet les mêmes qui ont refusé de voter les réformes destinées à renforcer notre compétitivité ou à réduire les déficits, que ce soit la réduction des effectifs dans la fonction publique ou la réforme des retraites", a-t-il souligné, citant également la règle d'or budgétaire.
"Chacun doit garder son sang-froid et assumer ses responsabilités", a conclu François Fillon.