"Cette circulaire ne traduit en rien une volonté de fermeture", rassure François Fillon. Le Premier ministre a défendu jeudi la circulaire Guéant du 31 mai restreignant la possibilité pour des diplômés étrangers d'obtenir un statut de salarié, dans un courrier adressé jeudi aux présidents d'universités et de grandes écoles françaises.
A la suite de la circulaire, de nombreux diplômés étrangers, dont certains très qualifiés, n'ont pas pu obtenir une évolution de statut d'étudiant à salarié, un sujet d'inquiétude pour les universités et les Grandes écoles.
Des cas réexaminés à la demande de François Fillon
Le Premier ministre a toutefois admis qu'il est "apparu que certains étudiants étrangers diplômés s'inscrivant dans cette stratégie n'ont pas obtenu de titre de séjour leur permettant de travailler en France à la suite de leurs études. A ma demande, ces cas ont été réexaminés: ils sont pour la plupart réglés ou sur le point de l'être".
François Fillon indique également qu'une "attention particulière sera portée par les services compétents de l'Etat au délai de traitement des dossiers qui seront déposés par les étudiants étrangers diplômés, ainsi qu'à la prise en compte des trois objectifs" de la circulaire.
Lutter contre les abus et détournements
L'accueil d'étudiants étrangers participe au "rayonnement de notre enseignement supérieur et de notre pays", a fait valoir François Fillon. Mais "cette politique d'attractivité et de compétitivité s'accorde avec le souci de mieux maîtriser l'immigration professionnelle pour tenir compte de la réalité de notre marché du travail et d'un chômage qui touche aussi les jeunes diplômés", a-t-il également relevé.
Cette circulaire "prend également en compte la nécessité de lutter contre les abus et les détournements dont peut parfois faire l'objet la mobilité étudiante".
Autorisation provisoire de séjour
François Fillon, dans son courrier, a également tenu à rappeler "que la France est très attachée à ce que les jeunes diplômés étrangers de nos universités et Grandes écoles issus de pays en développement puissent faire bénéficier leur pays d'origine de leurs compétences, dans une perspective de développement solidaire".
"A cet égard, ces étudiants peuvent demander à bénéficier de l'autorisation provisoire de séjour (...) afin d'acquérir en France une première expérience professionnelle, sans que la situation de l'emploi leur soit opposable et sans qu'il y ait lieu, par conséquent, de tenir compte de la liste des métiers ‘en tension’", conclut-il.
Des syndicats d'étudiants réclament le retrait de cette circulaire contre laquelle des étudiants étrangers ont manifesté à plusieurs reprises.