De la place de la France en Afghanistan aux rumeurs dénoncées par Martine Aubry, le Premier ministre François Fillon, invité exceptionnel d'Europe 1 mardi, s'est montré offensif, écornant à plusieurs reprises l'opposition. Voici, en détail, les termes qu'il a abordés :
En campagne, Fillon se fait acerbe sur le PS
Les rumeurs sur Martine Aubry - "La majorité n'a rien à voir avec les rumeurs" sur Martine Aubry, a assuré, sur Europe1, François Fillon qui juge toutefois "détestable cette manière de faire courir des rumeurs sur les rumeurs". "Je comprends la colère" de la maire socialiste de Lille, mais, "je ne comprends pas sa méthode", a asséné le Premier ministre.
Un Parti socialiste"démagogue"- François Fillon a fustigé les socialistes "qui demandent la baisse des prix de l'essence, de l'électricité, etc". "Au concours Lépine de la démagogie, François Hollande a gagné le premier prix", a résumé le Premier ministre.
"De la continuité" en 2012 - "Je pense qu'en 2012, c'est la continuité qui s'imposera", a insisté François Fillon. Pour lui, "les réformes très profondes que nous avons engagées et qui sont en train de transformer la société française - l'Université, la recherche et l'innovation, la réforme des régimes sociaux - sont des réformes qui ne vont donner des résultats que dans plusieurs années. Ce qui est très important, c'est que la même politique continue à être conduite".
"Règle d'or" budgétaire inscrite dans la Constitution ?
La dette, ennemi public n°1 - "La dette n'est plus supportable" dans tous les pays européens, a estimé le Premier ministre, qui s'est dit favorable à une convocation du Congrès pour voter l'inscription dans la Constitution de la volonté de redresser les comptes publics (dite "règle d'or"). "C'est au président de la République de le décider, nous le déciderons à l'automne", a-t-il ensuite précisé. La France "se dotera ainsi d'une règle qui oblige les gouvernements à dire dans quels délais" ils comptent redresser les comptes. "Nous allons mettre les socialistes devant leurs responsabilités", a-t-il conclu.
Pas de hausse du Smic - Le salaire minimum interprofessionnel de croissance ne sera pas augmenté le 1er août, a annoncé François Fillon. Le Smic revalorisé de 1,6% le 1er janvier dernier, est fixé à 9 euros brut de l'heure, soit 1.365 euros brut par mois pour un temps plein. "Pour le Smic, il n'y a pas de revalorisation aujourd'hui compte tenu de la revalorisation qui a eu lieu (....), il n'y a pas d'écart avec l'inflation compte tenu de ce qui a été fait", a indiqué le Premier ministre.
Les hauts revenus soumis à l'IS - Selon François Fillon, une partie des très hauts revenus versés par des sociétés à leurs dirigeants pourrait être soumise à l'impôt sur les sociétés. "Nous sommes en train d'étudier une méthode qui permettrait de taxer les entreprises qui donnent à leurs dirigeants des revenus extravagants", a insisté le Premier ministre.
Vers un retrait d'Afghanistan
Vers le retrait d'Afghanistan en 2014 - "Nous allons engager un premier retrait d'Afghanistan", a confirmé, François Fillon. Peu avant, Nicolas Sarkozy - qui s'est rendu en visite surprise en Afghanistan - avait annoncé le retrait d'un millier d'hommes d'ici à la fin 2012. "Nous allons concentrer les forces qui resteront - environ 3.000 hommes - sur la vallée de la Kapisa". Mais "en tout état de cause les forces françaises qui assurent la sécurisation sur le terrain auront quitté l'Afghanistan en 2014", a précisé le Premier ministre.
Le souhait d'une Libye sans Kadhafi- "L'OTAN ne gérera pas la Libye à la place de la Libye", a indiqué François Fillon après avoir précisé que "personne ne cherche à liquider Mouammar Kadhafi. En revanche, son entêtement à continuer le combat dans ces conditions contre son propre peuple le disqualifie. Il faut qu’il s’en aille, qu’il quitte le pouvoir". Dans l’après-midi, vers 13 heures, le Premier ministre doit demander au Parlement - constitué de l’Assemblée nationale et du Sénat - l'autorisation de poursuivre les opérations militaires en Libye, une obligation constitutionnelle après quatre mois d'intervention.
"L'insupportable silence" sur la Syrie - Le "silence" du Conseil de sécurité de l'Onu sur la Syrie, où Bachar El-Assad "a franchi toutes les limites", devient "insupportable", a estimé le Premier ministre. "La France a déposé avec d'autres pays européens une résolution devant le Conseil de sécurité des Nations unies qui est bloquée par la Russie et la Chine", a-t-il rappelé. Le régime syrien "est dans une fuite en avant", a-t-il asséné.